Cette affaire fait terriblement écho au procès des viols de Mazan subis par Gisèle Pelicot. Dans le cas présent, un homme de 38 ans est accusé d’avoir violé sa fille et de l’avoir «livrée» à de parfaits inconnus. Le procès s’est ouvert mercredi 20 novembre devant la Cour criminelle du Var.
«Je ne le considère plus comme mon père»
La jeune fille est aujourd’hui âgée de 18 ans. Les faits se sont produits entre ses 13 et 15 ans. Deux années où elle a vécu un véritable enfer, d’abord violée par son père puis par des inconnus trouvés sur des sites d’annonces de rencontre en ligne. Quand elle pénètre dans la salle d’audience, l’adolescente refusera de regarder son père adoptif dans les yeux. Ce dernier est dans le box des accusés, face à elle. Elle commencera son témoignage en disant aux magistrats: «Je suis en colère. Je ne veux plus entendre parler de lui. Je ne le considère plus comme mon père». Selon ses dires, entre ses 13 et 15 ans, son père lui aurait imposé des relations sexuelles fréquentes, accompagnées d’insultes mais aussi de menaces. Dans les derniers mois, il ira jusqu’à la battre et tout ceci à l’insu de sa mère.
Avec d’autres hommes, son père participait aux viols et filmait les scènes
La jeune victime racontera les viols commis par son père mais aussi avec d’autres hommes, des inconnus. Ils sont souvent beaucoup plus âgés et recrutés sur des sites de petites annonces comme Wannonce. Les yeux bandés, elle devra se soumettre à leurs fantasmes sexuels, en présence de son père qui participait et filmait. Ce dernier prenait des rendez-vous dans différentes villes du Var. Un seul de ces hommes a été retrouvé par la police. Les enquêteurs vont retrouver, dans le téléphone et dans l’ordinateur du père, des images ou des vidéos de la jeune fille à caractère pornographique.
La victime y est vue souvent en pleurs, apeurée, voire dans une grande détresse. Sur France 3, Maître Charles Evrard, l’avocat du père, va expliquer: «Mon client a reconnu les faits depuis à peu près le début de la procédure. Il les explique par une relation initialement amoureuse avec sa belle-fille, sa fille adoptive. Une relation qui s’est transformée et a dégénéré en des faits de violence qu’il ne conteste pas. Des relations qui étaient de moins en moins consenties». Les deux hommes sont poursuivis pour viols incestueux sur mineure de moins de 15 ans et corruption de mineure. Ils risquent jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.