« On se réunit à Paris une fois par mois pour une session collective », raconte Kevin Ha, membre collectif On The Spot Parkour, à France 3, le 2 août. Une fois par mois, ces derniers passent leur nuit, qu’ils ont intitulée « Lights Off », ou « Lumières Éteintes » en français, à escalader les bâtiments de Paris, pour éteindre les devantures lumineuses des magasins. Monoprix, Franprix, Lévis, Bershka, Dior ou Rolex, personne ne leur échappe. Le groupe fait particulièrement parler de lui cet été, alors que la canicule ravage le pays et que le réchauffement climatique est de plus en plus inquiétant.
Agir comme on le peut
« Cela ne sert à rien que les lumières restent allumées si personne n’est là pour les voir, c’est du gaspillage d’énergie », insiste Kevin Ha. Certes, le collectif nourrit une passion pour le sport et le parkour. Mais ils sont aussi, évidemment, doté d’une conscience écologique. « C’est un moyen d’expression pour nous. On souhaitait démocratiser notre sport en y associant un message citoyen ».
Selon Kevin Ha, qui est aussi océanographe, « en cette période où le gouvernement prône la sobriété énergétique, nous voulons montrer que chacun peut agir à sa propre échelle en accomplissant des actions concrètes ». Pour lui, « cela nous parait logique d’agir comme on le peut, tout en mettant notre sport au service d’une bonne action ».
La loi de leur côté
Leur action aurait offert une prise de conscience aux commerçants : « Beaucoup d’entre eux décident de les éteindre la nuit suite à notre passage. » Comme le rappelle Kevin Ha, d’un point de vue légal, leurs actions ne sont pas répréhensibles et seraient même saluées par les autorités qu’ils croisent la nuit. Un arrêté du ministère de la Transition Écologique, datant du 27 décembre 2018, stipule que les enseignes lumineuses des commerces doivent être éteintes, de 1 heure à 7 heures du matin.
Mais, “cette loi est effectivement mal appliquée”, admet Agnès Pannier-Runacher, ministère de la Transition énergétique, citée par Le Figaro. Pour y pallier, elle annonce, au mois de juillet, dans Le Journal du Dimanche, la publication de deux nouveaux décrets, dont l’un porte sur l’extinction des enseignes lumineuses. L’amende de l’infraction passerait de 750 à 1500 euros.
Le parkour, escalade en milieu urbain et acrobaties, parcours par le collectif, est à la mode en France depuis le début des années 2000 et le film Yamakasi. De quoi inspirer d’autres initiatives de ce genre.