Alors qu’il rappelle que l’enquête est toujours en cours, et donc celle-ci est sous le coup du secret, Olivier Naboulet, procureur de la République, a souhaité communiquer sur l’état de la procédure. Nos confrères de La Dépêche du Midi se sont procurés les images de vidéosurveillance du commissariat. On y voit le policier frapper très violemment sa victime.
La raison de ce déchaînement de violence est toujours inconnue
Dans la nuit du 27 au 28 août 2022, un couple se dispute bruyamment dans le domicile familial situé à Auch, au cœur du Gers. Les voisins, agacés par le bruit, préviennent la police qui viendra interpeller le quinquagénaire pour «tapage nocturne». Il s’agit d’un ancien militaire, Jérôme, «psychologiquement et physiquement très fragile à cause d’un état de stress post-traumatique lié à ses opérations militaires au Kosovo et en Afghanistan», indique son avocate, Me Sandra Vazquez. L’homme est emmené sans encombre au commissariat et placé en cellule de dégrisement. Cependant, vers 3h du matin, alors qu’on voit une femme être emmenée en cellule, un fonctionnaire de police se dirige vers la cellule de Jérôme où il dort paisiblement à côté d’un autre détenu.
Sans raison apparente, le policier ouvrir la porte de la cellule et Jérôme se dirige alors vers la sortie. Il n’est vêtu que d’un tee-shirt et de ses chaussettes. Le policier va alors l’empoigner au niveau de la porte et lui asséner une série de coups de poing et de pieds très violente. L’ancien militaire va se projeter au sol mais le policier va continuer de le battre. Le codétenu est tétanisé.
L’autre policier n’interviendra pas
Pour Me Vazquez, «il (le policier, NDLR) s’est déchaîné sur mon client qui était encore assommé par les effets de l’alcool et totalement vulnérable. Tout cela sous les yeux d’un autre policier qui n’a, visiblement, pas essayé de le retenir». On voit, à la fin de la séquence vidéo de 32 secondes, que le fonctionnaire de police sort de la cellule et referme la porte calmement. À sa sortie du commissariat, le médecin qu’il consulte lui prescrit une incapacité totale de travail (ITT) de dix jours. Peu de temps après, l’ex-militaire dépose plainte et le parquet d’Agen ouvre une enquête préliminaire pour «violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique». Cependant, à ce jour, l’avocate de la victime dit attendre «soit un renvoi devant un tribunal correctionnel, soit un classement sans suite, je ne suis pas juge, mais il nous faut des réponses. Ce silence est trop lourd», estime-t-elle.