En cavale depuis onze an, Priscillia Majani, la mère de Camille, a été condamnée, en son absence, par la justice française, jeudi 4 août. Elle est jugée pour non-présentation de sa fille à son ex-époux. Elle a été extradée de Suisse et déférée jeudi devant un juge, selon le parquet de Toulon. La demande d’extradition a été émise par la France, en mars dernier.
La grand-mère complice ?
Priscillia Majani, ingénieure, a été interpellée en Suisse, dans le canton de Vaud, où elle vivait, durant un contrôle routier, en mars dernier. En 2010, elle kidnappe sa fille Camille, âgée de cinq ans à l’époque. Nous n’avions pas eu de ses nouvelles depuis. Son père, Alain Chauvet, ne l’a pas revu depuis décembre 2010, à Noël. D’ailleurs, les proches de la mère ne lui viennent pas en aide : Adelheid et Lucille Majani, grand-mère et la tante de Camille, ont été interrogées à de nombreuses reprises.
Les deux femmes sont entendues, en novembre 2016, par le Tribunal correctionnel de Lyon, car elles ont longtemps été présumées complices. Selon l’enquête, elles ont participé à « l’évaporation » de la mère avec sa fille, en soldant notamment ses comptes et ses affaires courantes telles que le bail ou le déménagement, d’après Var-matin. La grand-mère a été condamnée à deux ans de prison, dont six mois avec sursis, et la tante à deux ans, dont un avec sursis.
Camille a 16 ans
La Cour d’appel d’Aix-en-Provence rouvre le dossier en septembre 2018 : les deux femmes contestent leur condamnation. Lucille Majani a été relaxée, sa mère, Adelheid, a eu le quantum de sa peine réduit en appel. En mai 2021, lors d’un troisième procès, Adelheid Majani, écope de 18 mois de prison, dont 6 avec sursis.
Camille, aujourd’hui âgée de 16 ans, a été prise en charge par l’organisme chargé de la protection de l’enfance du canton de Vaud. Selon une décision de justice, pour l’instant, l’adolescente a été placée dans un foyer en Suisse. Pour l’instant, elle ne souhaite pas rencontrer son père, Alain Chauvet. « On avait de l’espoir et peu d’illusion… Mais la justice suisse affiche sa volonté d’aider le père et l’enfant à rétablir un lien », précise Me Olivier Ferri, avocat d’Alain Chauvet.