L’ancien présentateur du JT de France Info TV avait été licencié après 73 CDD. Il avait aussi dénoncé une situation d’harcèlement moral et sexuel de la part de sa collègue Camille Grenu, avec qui il partageait l’antenne.
Le journaliste avait quitté l’antenne en juillet 2023
Gaël Giordana était à la tête du JT de France Info TV, de 6h30 à 10h, tous les vendredis, samedis et dimanches. Il coprésentait le journal avec sa consœur Camille Grenu. Le 30 juillet 2023, il avait conclu son journal en disant: «Je vous dis à très bientôt ici ou ailleurs. Voilà, c’est dit !». Malgré les apparences, l’ambiance n’était pas ce qu’elle semblait être. En effet, comme beaucoup de journalistes, Giordana enchaînait les CDD mais, dans son cas, les prud’hommes vont lui donner raison sur un autre plan: le harcèlement moral et sexuel dont il était victime de la part de sa consœur. Ainsi, lundi 25 mars, le Conseil des prud’hommes a ainsi condamné France Télévisions, dont dépend France Info TV, à lui verser 80.000 euros de dommages et intérêts pour «harcèlement moral, harcèlement sexuel et manquement à l’obligation de sécurité».
73 CDD et des comportements jugés «inappropriés» de Camille Grenu
Giordana a accusé sa collègue d’avoir tenu des propos graveleux sur sa sexualité. Elle aurait aussi multiplié les contacts physiques et serait même entrée dans les toilettes des hommes. Me Florent Hennequin, qui défend le journaliste, explique que «Gaël Giordana a subi des mesures de rétorsion quand il s’est tourné vers sa hiérarchie». Dans une interview accordée au Parisien, l’ancien présentateur du JT indiquera par exemple qu’«elle m’a demandé si je sodomisais un chroniqueur parce que son badge était sur mon bureau».
De plus, les prud’hommes vont remarqué les très nombreux CDD du journaliste. Comme il l’a confirmé sur son compte Twitter, «j’ai été licencié de France Télévisions après 73 CDD. Voilà». Cependant, la condamnation de France Télévision lui semble insuffisante en rapport aux préjudices subis. Ainsi, l’avocat de Gaël Giordana a annoncé interjeter appel «car la réparation est insuffisante». Il ajoutera que «ce que souhaite mon client, c’est sa réintégration et la poursuite de sa carrière au sein de France Télévisions dans des conditions normales». De son côté, le groupe audiovisuel public n’a pas commenté la décision du conseil des prud’hommes mais fait aussi appel de cette décision.