Il y a du gaz dans l’eau. Jeudi 29 septembre, une quatrième explosion a eu lieu dans les gazoducs Nord Stream, reliant la Russie à l’Allemagne, sous la mer Baltique. La semaine dernière, ils ont déjà été touchés par des fuites spectaculaires. Les conséquences environnementales pourraient être tragiques pour l’Europe.
Un amas de gaz qui se déplace en Europe
Une nouvelle fuite de méthane a été détecté en mer Baltique au-dessus des gazoducs Nord Stream 1 et 2, jeudi 29 septembre, renforçant la thèse d’un sabotage présumé. “Il y a deux fuites côté suédois et deux fuites côté danois”, déclarait un responsable de l’autorité suédoise. Deux fuites avaient déjà été repérées du côté suédois et de deux autres du côté danois. L’une d’elle est très proche de la zone économique exclusive de la Suède. Ainsi, de fortes concentrations de méthane ont été décelées dans l’air, à plusieurs centaines de kilomètres des tuyaux endommagés en mer Baltique.
Cet amas de gaz se déplace en Europe, au gré des vents. Il s’agit probablement du plus grand rejet de méthane jamais enregistré dans le monde, d’après le Programme des Nations Unies pour l’environnement. Près de 22 920 kg de méthane s’échappaient chaque heure d’un gazoduc. Cela équivaudrait à brûler environ 630 000 livres (ou 285 kg) de charbon par heure, suivant les chercheurs de GHGSat, pionnier de la surveillance des gaz à effet de serre.
Réchauffe l’atmosphère 30 fois plus que le dioxyde de carbone
La proportion de méthane dans le nuage qui s’est formé suite aux violentes explosions, « est estimée égale à la taille des émissions de méthane d’une année entière pour une ville de la taille de Paris ou d’un pays comme le Danemark », d’après l’ICOS (infrastructure de recherche qui observe les flux des gaz à effet de serre). Le vent a d’abord transporté le méthane vers le nord jusqu’à l’archipel finlandais et a “bifurqué vers la Suède et la Norvège”, selon l’Institut norvégien de recherche sur l’air. Puis, il s’est divisé en plusieurs parties : l’une a été dirigée vers le sud de l’Europe, dont l’Italie.
Pour le moment, on ne sait pas quels seront les conséquences pour l’Homme sur le long terme. Il n’est pas dangereux pour la santé, sauf si ce gaz est fortement concentré dans l’atmosphère et qu’il chasse l’oxygène. Nous serions alors victimes d’asphyxies. Ce qui inquiète pour le moment, ce sont surtout les répercussions pour l’environnement. “En 100 ans, il réchauffe l’atmosphère environ 30 fois plus que le dioxyde de carbone. La taille et le moment de la fuite mettent encore plus de pression sur les actions climatiques, puisque les années critiques pour ralentir le changement climatique sont en ce moment », d’après l’institut Icos.