Hassan Iquioussen  : la demande de suspension de l’expulsion vers le Maroc du prédicateur radical, rejetée par la CEDH

La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) rejette jeudi 4 août la demande de suspension d’Hassan Iquioussen, un imam officiant dans le nord de la France, vers le Maroc. Accusé par les autorités françaises d’avoir lancé des appels à la haine et à la violence, notamment à l’encontre de la communauté juive, Gérald Darmanin, annonçait la xxxx l’expulsion à venir de ce prédicateur marocain, réputé proche des Frères musulmans. Le 5 août, Gérald Darmanin a pris vendredi un arrêté d’expulsion de cet imam, lui retirant son titre de séjour. 

Xenophobe-, antisémite, anti-femmes

C’est Hassan Iquioussen, qui a saisi la cour européenne des droits de l’homme, siégeant à Stasbourg, mercredi 3 août. Il s’appuie sur l’article 39 du règlement, permettant d’ordonner aux États des “mesures provisoires” lorsque les requérants sont exposés à « un risque réel de dommages irréparables ». Il évoque aussi les dispositions de la Convention européenne des droits de l’Homme sur l’interdiction de la torture et des traitements inhumains et dégradants, le droit au respect de la vie privée et familiale, à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou encore à la liberté d’expression. 

Sauf que, selon la CEDH dans son rapport, « en raison de la gravité de la menace pour l’ordre public, le ministre estimait qu’il n’était pas porté une atteinte disproportionnée à son droit à une vie familiale ». L’imam a tenu « des propos ouvertement antisémites, ouvertement xénophobes, ouvertement homophobes, ouvertement anti-femmes », justifie le ministre de l’Intérieur, le 4 août, sur CNews. Selon lui, il « n’a rien à faire sur le sol national. 

Très actif sur les réseaux sociaux

Un délivré de laissez-passer consulaire pour « expulser manu militari », a été délivré par le Maroc, le 2 août. L’homme qui vit dans le Nord, est inscrit au « FPR », le fichier des personnes recherchées. Très actif sur les réseaux sociaux, sa chaîne YouTube compte  169 000 personnes, 42 000 sur Facebook. Cette nouvelle a été motrice d’une vague de protestation. 

31 mosquées des Hauts-de-France ont apporté leur soutien au prédicateur, à travers un communiqué. Elles estiment qu’il est victime d’une “erreur manifeste d’appréciation” et lui attribuent une vision particulièrement conservatrice de la religion” et des conceptions que “nombreux trouvent rétrogrades”. Toujours selon ces mosquées, les raisons “invoquées par l’exécutif remontent à une vingtaine d’années, soit une époque antérieure à plusieurs renouvellements de son titre de séjour”.

Parmi les phrases prononcées par l’imam, citons « Chez nous, un traître collabo, on lui met douze balles dans la tête », « On va leur couper la tête avant qu’ils ne nous coupent la nôtre » ou « Ne t’isole jamais avec une femme ». Ambiance.