Le procès d’un père accusé d’avoir causé la mort de son enfant de deux mois en 2019 s’est ouvert ce lundi 2 décembre devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine, à Nanterre. Ce drame, attribué au syndrome du bébé secoué, soulève des questions sur la prévention et la sensibilisation aux violences infantiles.
En février 2019, un événement tragique frappe la famille de Timothée, deux mois. Son père, Nathanaël K., alors âgé de 43 ans, l’emmène en urgence à l’hôpital, où les médecins diagnostiquent rapidement les symptômes du syndrome du bébé secoué. Malgré des efforts intenses, l’enfant succombe, laissant une famille brisée et des questions déchirantes sur les causes de ce geste fatal.
Lors du procès, Nathanaël K. a reconnu avoir secoué son fils « deux ou trois secondes pour qu’il se taise », un geste qu’il décrit comme impulsif. Ces aveux traduisent une méconnaissance des graves conséquences du syndrome du bébé secoué, un phénomène qui reste insuffisamment compris par de nombreux parents. Ce procès offre l’occasion de mieux cerner les pressions et les circonstances ayant conduit à cet acte tragique.
Aude L., la mère de Timothée, se bat pour que ce drame serve de leçon. Fondatrice de l’association Action contre les violences infantiles (Avi), elle milite pour sensibiliser le grand public aux dangers des violences sur les nourrissons. Sa détermination a contribué au lancement d’une campagne nationale en 2022, destinée à prévenir de tels drames.
Selon Anne Tursz, spécialiste de la maltraitance infantile, « Dans les cas les plus violents, comme le syndrome du bébé secoué, ce sont souvent les pères qui sont impliqués ». Ce constat, bien que général, invite à une réflexion sur les rôles et les pressions parentales, ainsi que sur la nécessité d’une sensibilisation accrue pour éviter ces tragédies.