Manuel Valls ©Alamy
Dans un entretien accordé à Ouest-France ce dimanche 26 janvier, Manuel Valls, ministre des Outre-Mer, a tenu des propos alarmants sur la situation à Mayotte. Tout en plaidant pour une réduction drastique de l’immigration en France, il n’a pas hésité à employer des termes forts, décrivant l’archipel comme «nécrosé» par l’immigration, un constat qu’il juge «dur mais qui reflète la réalité que personne ne peut ignorer».
Manuel Valls alerte sur la situation à Mayotte, écrasé sous le poids de l’immigration illégalle
Attendu sur l’île ce jeudi 30 janvier, le ministre des Outre-Mer a mis en lumière les difficultés majeures auxquelles Mayotte est confrontée depuis des années maintenant. Il pointe deux fléaux principaux: l’immigration irrégulière et l’habitat illégal, qu’il estime interdépendants. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 50% de la population de Mayotte est étrangère, avec une majorité d’individus en situation irrégulière. Cette situation «pèse sur tous les aspects de la vie quotidienne» des habitants, expliquera le ministre d’État. Ce dernier insiste sur la nécessité d’établir un «rapport très ferme avec les Comores», d’où proviennent chaque année des milliers de migrants clandestins tentant de rejoindre Mayotte par bateau. Pour faire face à cette crise, Manuel Valls a détaillé plusieurs mesures envisagées par le gouvernement. Parmi celles-ci, il a cité l’amélioration des outils de détection des entrées illégales, notamment grâce à des radars plus performants, ainsi qu’une augmentation du nombre de reconduites à la frontière, passant de 25.000 à 35.000 personnes.
Un soutien affirmé à la nouvelle politique migratoire
Manuel Valls rejoint sans détours les positions défendues par son collègue de l’Intérieur, Bruno Retailleau, reprises aussi par le garde des Sceaux, Gérald Darmanin. Le ministre des Outre-Mer a évoqué des propositions législatives qui seront débattues à l’Assemblée nationale le 6 février. Celles-ci incluent une restriction de l’accès à la nationalité française pour les enfants nés à Mayotte. Ainsi, leurs parents devront prouver une résidence régulière et ininterrompue d’au moins un an sur l’archipel. Manuel Valls a également apporté son soutien à la circulaire présentée par Bruno Retailleau le 24 janvier, qui abroge la circulaire Valls de 2012. Ce nouveau texte vise à limiter les régularisations d’étrangers sans-papiers et appelle les préfets à une application plus stricte des règles. Interrogé sur sa vision de l’immigration, l’ancien Premier ministre a souligné qu’il soutient une politique migratoire proche de «zéro» sur l’ensemble de la France, à l’exception de certains secteurs nécessitant une main-d’œuvre précise. Par ses déclarations, le ministre d’État réaffirme sa ligne sur l’immigration. Une position qui devrait nourrir les débats dans les semaines à venir, tant à Mayotte qu’au niveau national.
Les paroles c’est bien, les actes c’est mieux !!!