En effet, une enquête a été ouverte pour des soupçons «notamment de corruption» visant des enquêteurs de l’Office anti-stupéfiants de la police judiciaire dans la cité phocéenne.
Une perquisition qui a conduit à des saisies de matériels
Interrogée par nos confrères, comme l’a révélé Le Parisien, la police judiciaire de Marseille s’est bornée à confirmer que l’antenne marseillaise de l’Ofast avait été perquisitionnée début avril par l’Inspection générale de la Police nationale. Alors que la police est extrêmement mobilisée par les opérations anti-drogue «Place nette XXL», cette perquisition a permis de saisir des téléphones et des ordinateurs. L’IGPN enquête sur des policiers «ripoux» soupçonnés de multiples infractions, dont des soupçons de corruption dans la police marseillaise. L’affaire est suffisamment grave pour avoir été confiée à la Division nationale des enquêtes de l’IGPN. Toutefois, très peu d’informations ont filtré. En effet, selon une source policière, l’affaire s’avère particulièrement «épineuse» et pourrait donner lieu à un nouveau scandale dans la police nationale.
Un groupe spécifique est ciblé par les enquêteurs
C’est bien tout le problème de ce dossier. Ce groupe de policiers est supposé être l’élite de ce service. Ils ont une solide réputation et sont très respectés de leurs collègues. Le groupe visé opère aussi bien sur les trafics de stupéfiants que sur le terrain des règlements de comptes meurtriers. Les magistrats marseillais avaient tenté à plusieurs reprises d’attirer l’attention du gouvernement sur ce qu’ils appellent «un phénomène de corruption de basse intensité» dans la police et la justice.
Dernièrement, une cible de l’Ofast Marseille, un jeune homme de 22 ans, a été abattu par balles dimanche soir. Pourtant, il devait être interpellé le lundi matin suivant par les policiers. Cet appel des magistrats leur a valu la colère de leur ministre de tutelle. Dupont-Moretti leur a reproché de dire que la guerre contre les trafiquants de drogue était perdue. Le Conseil supérieur de la magistrature avait qualifié cette intervention «d’atteinte à la séparation des pouvoirs».