Alors que de nombreux membres de la communauté enseignante, comme Jean-Pierre Obin, décrivent ce retrait comme une victoire des islamistes, le locataire de Matignon a annoncé que l’État allait porter plainte pour dénonciation calomnieuse contre l’étudiante d’où est partie l’affaire.
Forcé de quitter ses fonctions pour des «raisons de sécurité»
Pour rappel, cette affaire débute, comme souvent désormais, par un directeur d’établissement qui veut faire respecter la loi. Ici, il s’agit du proviseur du lycée Maurice-Ravel, situé dans le 20e arrondissement de Paris, qui avait demandé à trois jeunes filles de retirer leur voile à l’intérieur du bâtiment public. L’une d’entre elles a refusé et le proviseur deviendra la cible de très nombreuses menaces de mort sur internet. De plus, l’élève de BTS dira qu’elle a été violentée par cet homme après lui avoir demandé de retirer son voile.
Dans une note rédigée à l’intention des élèves et de son équipe pédagogique, abandonné par le rectorat, il dira qu’il quitte ses fonctions «pour des raisons de sécurité». S’il craint pour sa vie, il a aussi peur qu’un malheur puisse arriver au sein de son établissement comme cela a été le cas lors de l’attentat d’Arras où Dominique Bernard a été tué. Devant l’attitude de Nicole Belloubet, Gabriel Attal a dû renfiler son costume de ministre de l’Éducation nationale. Il annoncera ainsi que l’État allait porter plainte contre l’étudiante pour dénonciation calomnieuse.
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Une plainte classée sans suite
Car ce sont bien ces «violences» soulevées par la jeune femme qui sont au cœur de cette affaire. Sa plainte avait été rapidement classée sans suite mais le mal était fait. Le Premier ministre espère ainsi faire un exemple car le droit est de son côté. En effet, le code pénal prévoit, article 226-10, de «punir jusqu’à cinq années d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende les personnes reconnues coupables de dénonciation calomnieuse». De plus, les dénonciations de violences, si elles sont reconnues comme étant calomnieuses, pourraient être aussi considérées comme une «mise en danger de la vie d’autrui».