Âgé seulement de 27 ans quand il a été ordonné prêtre en 2002, il donnait l’image de ces nouveaux hommes d’église plus décontractés, voulant rajeunir l’image de l’institution. Tous les paroissiens diront de lui qu’il avait un charme et un charisme naturel.
Ses fidèles l’ont défendu jusqu’au bout
Les faits se sont déroulés entre 2004 et 2008 quand Vincent Sterckeman officiait comme curé à Nieppe. Lorsque les paroissiens ont appris sa mise en examen, le 23 février 2018, ils ont refusé de croire à ces accusations. Une fidèle dira même qu’il ne s’agit que «de ragots» quand d’autres disaient que c’était «impossible». Les enquêteurs entendront les mêmes témoignages à Gravelines où le jeune prêtre semble intouchable. Ici aussi, les fidèles défendront leur curé contre vents et marées. De plus, l’archevêché aussi a été très surpris car il voyait dans le jeune homme un futur haut responsable de l’Église. Dès 2013, l’archevêque de Lille, Mgr Laurent Ulrich, l’avait chargé de représenter «le doyenné littoral ouest» en tant que membre du collège des consulteurs, un organisme décisionnel stratégique.
C’est pourquoi l’enquête qui a mené au procès a été longue. La plainte a été déposée en 2018. La jeune fille a alors raconté les viols qu’elle avait subi pendant quatre ans. Toutefois, le jeune curé ne va pas nier les relations sexuelles mais expliquer qu’elles étaient consenties. Sauf que l’adolescente n’avait que 14 ans quand il a commencé à abuser d’elle et que l’enquête a montré la très grande emprise qu’il avait sur la famille pratiquante. Il a d’ailleurs admis, devant le procureur, avoir eu des relations sexuelles avec d’autres jeunes filles de 18 ans. Ici, le parquet a pu vérifier que c’était des rapports réellement consenties donc légaux mais immoral pour l’Église.
Les affaires de pédophilie continuent de hanter la vie des catholiques
Concernant Vincent Sterckeman, le diocèse de Lille l’a suspendu de tout ministère public depuis sa mise en examen en février 2018. Laurent Le Boulc’h, l’archevêque de Lille, dira dans un communiqué que: «Mes premières pensées vont à la personne victime et à sa famille. Je leur exprime ma sincère compassion. J’assure tous les paroissiens concernés et qui se trouvent ébranlés par ces tristes événements de ma sollicitude». Dans le même temps, lundi 22 mai, l’abbé Pierre de Maillard, de la communauté Saint-Pie X, comparaissait devant la cour d’assises de la Vendée pour viols et agressions sexuelles sur 27 plaignantes différentes.