Les suspects ont été mis en examen et placés en détention provisoire à l’issue de leur garde à vue pour «proxénétisme aggravé en bande organisée», «association de malfaiteurs» et «blanchiment». À ce stade de l’enquête, seulement quatre victimes de prostitution forcée ont été entendues jusqu’à présent. Selon un source proche de l’enquête, il y aurait au moins une dizaine de victimes dont certaines seraient âgées d’une cinquantaine d’années.
L’enquête a débuté il y a plus de deux ans
Le mode opératoire des proxénètes était bien rôdé. L’argent obtenu par la prostitution de toutes ces femmes était «blanchi» par des intermédiaires achetant des biens de luxe en France, ensuite transférés et revendus en Chine. Selon les enquêteurs, les deux intermédiaires mis en cause dans cette affaire sont des étudiants âgés d’une vingtaine d’années.
La même source policière expliquent que de nombreux articles de luxe ont été découverts par les enquêteurs. La valeur de ces biens est estimée à 240.000 euros auxquels il faut ajouter plus de 60.000 euros en espèces trouvés chez certains des proxénètes ainsi que sur des comptes bancaires. Il aura fallu qu’une victime de prostitution forcée ayant subi de graves violences de la part de sa proxénète ait porté plainte en 2021 pour que l’enquête débute. Les investigations ont été confiées au parquet de Bobigny «au regard du domicile des auteurs principaux».
Les femmes étaient recrutés sur internet
En effet, la même source indique que les proxénètes diffusaient des annonces en ligne proposant des prestations sexuelles tarifées. Ce sont aussi ces derniers qui organisaient la relation avec les clients. Ils s’occupaient de louer les logements pour quelques jours dans différentes villes, permettant de dire aux enquêteurs que le réseau sévissait «sur l’ensemble du territoire national en mode ‘Sexe Tour’». Lors de ces tournées, les victimes étaient surveillées par un membre du réseau. L’enquête a permis l’interpellation des neuf individus âgés de 35 à 50 ans. Ils ont été arrêtés en Île-de-France, dans l’Yonne) et à Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme.