Une attaque aux heures de pointe
Les terroristes ne visaient ni poste de police ni militaires. Ils ont pris pour cible des arrêts de bus dans Jérusalem. Il est un peu plus de 7 heures du matin du 23 novembre et la circulation se densifie autour des entrées nord-ouest de le ville lorsque deux explosions surviennent à trente minutes d’écart. Deux bombes remplies de clous et déclenchées à distance grâce à un téléphone près de deux arrêts de bus très fréquentés qui ont provoqué la mort d’un jeune de 16 ans et blessé 22 personnes.
Les enquêteurs israéliens ont très vite noté le professionnalisme de ces actes. En effet, sa sophistication et sa coordination indiquent un haut degré de préparation. Meir Dahan, colonel de réserve de l’armée israélienne, admet que «comparé aux précédents cycles de violence, on a affaire à une organisation sérieuse et professionnelle. Nous avons beaucoup de choses à revoir». Si le Hamas et le Djihad islamique se sont félicités de cette attaque, celle-ci n’a pour le moment pas été revendiquée.
Les attaques répétées en période de paix inquiètent les Palestiniens
Il est, en effet, difficile de négocier avec Israël quand des groupes terroristes attaquent la population civile ou de très jeunes militaires, souvent en mission de police, comme le mois dernier avec le meurtre d’un jeune homme de 21 ans, Ido Baruch, et, quelques jours plus tard, une jeune fille de 18 ans, Noa Lazar, qui commençait son service militaire. De plus, ces événements interviennent alors que le pays vit une période de transition. Le gouvernement actuel a un pied dehors après avoir perdu les élections du 1er novembre. Le nouveau, qui s’annonce comme le plus à droite et le plus religieux de l’histoire du pays, est en cours de formation.
Jusqu’alors circonscrite à la Cisjordanie, cette poussée des tensions à Jérusalem fait craindre une escalade. La police israélienne, qui cherche activement les coupables, a relevé son niveau d’alerte. À Gaza, les factions ont prévenu: «la résistance se prépare» pour «faire face à toute urgence». Les terroristes palestiniens sont plus jeunes et plus imprévisibles que leurs aînés. Cette jeunesse palestinienne s’est adaptée à la faiblesse chronique d’une Autorité palestinienne accusée de faire le jeu d’Israël, et s’est surtout nourrie de la fatigue d’une génération qui n’a connu que l’occupation.