Les experts poursuivent en expliquant que la poursuite du programme militaire est «profondément regrettable», affirme l’organisme onusien, selon lequel il s’agit «d’une violation manifeste des résolutions permanentes du Conseil de sécurité de l’ONU».
La Chine dans l’embarras
Ce n’est pas la première fois que Pyongyang se sert de son allié chinois pour aller à l’encontre des résolutions de l’ONU. Pourtant, Pékin en a plus qu’assez mais ne peut pas se permettre de voir le régime nord-coréen basculer pour devenir une démocratie. Sa plus grande crainte est la réunification avec la Corée du Sud, alliée des États-Unis. Et c’est bien la raison de l’indéfectible soutien à Kim Jong-un malgré toutes ses provocations. La Chine ne veut pas de bases militaires américaines sur ses frontières de l’ouest. Par conséquent, le grand frère chinois veille, malgré lui, sur une Corée du Nord dont il se serait bien passé.
Le rapport estime que «la réouverture du site d’essais nucléaires est vraiment troublante, tout comme l’expansion de l’installation d’enrichissement et la poursuite de l’exploitation du réacteur d’une capacité de cinq mégawatts». Sur le site d’essais nucléaires de Punggye-ri, des travaux ont également eu lieu, note l’AIEA, notamment pour rouvrir un tunnel d’essai. La construction de routes a repris fin août.
L’échec américain et l’absence d’une diplomatie efficace
La construction d’une nouvelle annexe à Yongbyon, dans le principal complexe nucléaire du pays, a commencé en septembre 2021 et revêt désormais un aspect «achevé depuis l’extérieur», selon l’AIEA, qui ne peut en déterminer l’objectif. L’avenir de ce complexe nucléaire fut l’un des points de contentieux du deuxième sommet du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un avec le président américain Donald Trump qui s’est soldé par un échec en 2019.
Cependant, si les américains avaient mieux négocié en acceptant une levée partielle des sanctions économiques contre les nord-coréens, Kim Jong-un avait proposé d’en démanteler une partie, mais pas ses autres infrastructures de production nucléaire. Cette offre avait été rejetée par Washington. En août, Pyongyang, qui a mené cette année une série record d’essais d’armement, a rejeté une offre d’aide économique de la part de la Corée du Sud, en échange de sa dénucléarisation. Le rapport, qui intègre toutes les informations pertinentes disponibles à l’agence, sera examiné par la Conférence générale de l’AIEA dans le courant du mois de septembre.