Les responsables américains en ont informé les pays alliés de l’Otan, lors d’une réunion à huis clos des ministres de la défense au mois d’octobre. Les États-Unis ont décidé d’avancer le remplacement de leurs bombes stationnées dans des bases de l’Otan en Europe. Et même si les Parlements des pays concernés cherchent à savoir de quoi il s’agit notamment le nombre de têtes nucléaires sur leur sol comme les députés belges qui ont demander au ministre de la Défense d’apporter des précisions qu’il disait ne pas avoir.
Un programme de remplacement ambitieux
Le Pentagone prévoit de commencer en décembre le remplacement, initialement prévu au printemps 2024, des bombes B61 d’ancienne génération, stationnées dans six bases de l’Otan en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie et en Turquie. Un porte-parole du Pentagone assure que ce programme de remplacement des bombes B61 par une version B61-12 plus récente fait partie d’un «effort de modernisation planifié et programmé de longue date en aucun cas lié à l’actualité en Ukraine».
Comme le rappelle le quotidien belge Le Soir, «cette décision intervient dans un contexte de fortes tensions avec la Russie, dont le président, Vladimir Poutine, menace régulièrement de recourir à l’arme nucléaire en cas d’«agression». On sait seulement que dans le cadre du partage nucléaire de l’Otan, les États-Unis conservent une centaine de bombes B61 en Europe.
Des exercices dans le cadre d’une éventuelle «contre-attaque»
Actuellement, ce sont quatorze pays participent à l’exercice nucléaire annuel de l’Otan Steadfast Noon qui s’achève le 30 octobre. Comme les années précédentes, des bombardiers américains à long rayon d’action B-52 prennent part à l’exercice. Les vols d’entraînement ont lieu au-dessus de la Belgique, pays hôte de l’exercice, ainsi qu’au-dessus de la mer du Nord et du Royaume-Uni, mais aucune arme réelle n’est utilisée.
Une nouvelle doctrine sur l’usage de l’arme nucléaire a été adopté au sommet de Madrid en juin dernier et indique que «l’objectif fondamental de la capacité nucléaire de l’Otan est de préserver la paix, de prévenir les actions coercitives et de décourager toute agression». Il faudra s’attendre à une réaction russe sur ces exercices et ces changements de calendrier. Mercredi 26 octobre, les forces nucléaires russes ont procédé à des exercices d’ampleur en présence de Vladimir Poutine.