Toutefois, si les attaques du Hamas ont éclipsé le conflit russo-ukrainien des médias, le président Poutine sait qu’il s’est installé dans une guerre longue devant le refus, à plusieurs reprises, de Zelensky de venir à la table des négociations. Ainsi, afin de rappeler que l’Ukraine reste sa priorité, le chef d’État russe a signé, jeudi 2 novembre, la loi sur la révocation de la ratification du Traité d’interdiction des essais nucléaires.
Un Traité qui n’était jamais entré en vigueur
Toutefois, cette loi est un geste quasi symbolique de la part de Moscou. La raison en est simple: le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, appelé aussi Ticen, a été ouvert à la signature en 1996 mais n’est jamais entré en vigueur. En effet, celui-ci n’a jamais été ratifié par un nombre suffisant d’États parmi les 44 pays qui détenaient des installations nucléaires au moment de sa création. De plus, il s’agit aussi d’une réponse aux américains puisqu’ils n’ont jamais souhaité ratifier ce traité.
Très récemment, Vladimir Poutine avait vanté le développement de nouveaux missiles de dernières générations capables de transporter des ogives nucléaires sur des distances rarement atteintes jusqu’à présent. Néanmoins, lors de la signature de la loi stipulant la sortie du traité, il dira: «Je ne suis pas prêt à dire si nous devons ou pas reprendre les essais». Pour Robert Floyd, secrétaire exécutif de l’organisation onusienne chargée du traité (Otice), si cette décision est «regrettable», il indique que «la Russie reste encore attachée au traité, y compris au fonctionnement de toutes les stations de surveillance de l’Otice sur son territoire». Ces stations permettent de détecter en temps réel les plus légères déflagrations.
Sortie du Traité sur le désarmement nucléaire
Déjà, en février 2023, Moscou avait aussi suspendu sa participation à New Start, le Traité de désarmement nucléaire signé avec les États-Unis en 2010, qui est aussi le dernier accord bilatéral liant les Russes et les Américains. De plus, fin octobre, le Kremlin a annoncé avoir procédé à des tirs d’essai de missiles balistiques visant à préparer ses forces à une «frappe nucléaire massive» de riposte. Toutefois, Moscou a rappelé que le recours à l’arme nucléaire est «strictement défensif» et surviendrait en cas d’attaque de la Russie avec des armes «menaçant l’existence même de l’État».