Les autorités maliennes ont donné 72 heures à l’ambassadeur Joel Meyer pour quitter le pays. La télévision d’Etat a annoncé que les autorités militaires maliennes avaient décidé d’expulser l’ambassadeur de France. La prise de bec entre Bamako et Paris franchit une nouvelle étape.
Une expulsion du Mali
« Le Gouvernement de la République du Mali porte à la connaissance de l’opinion publique nationale et internationale que ce jour (…) l’ambassadeur de France à Bamako, Son Excellence Joël Meyer, a été convoqué par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (et) il a été avisé de la La décision du gouvernement de l’inviter dans les 72 heures à quitter le territoire du pays à l’intérieur du pays », a annoncé un communiqué de presse lu à la télévision d’État.
Critique de la France à l’encontre de la junte
Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a déclaré dimanche que les tensions entre Paris et Bamako étaient dues au fait que la junte militaire malienne « touchait » les intérêts français en excluant les élections de février. Selon lui, les partisans de l’élection du 27 février (la date initialement prévue) veulent « que les mêmes personnes reviennent au pouvoir ». Abdoulaye Diop, s’exprimant lors d’un voyage à Bruxelles vendredi, a fustigé les récentes critiques de la France à l’encontre de la junte « tout cela parce que nous influençons leurs intérêts ».
La France soutient-elle les coups d’état ?
Dans une vidéo, dont l’authenticité a été confirmée par les autorités maliennes, le ministre a accusé la France d’avoir applaudi les coups d’État dans le passé : « La France, qui prétend défendre la démocratie, est allée dans d’autres pays, elle a installé des chefs d’Etats qui ont fait des coups.. »
Réduction des effectifs de soldats français présents
Les relations entre la France et son ancienne colonie sont tendues depuis que l’armée a pris le pouvoir à Bamako en août 2020. Au cours des six derniers mois, la France a commencé à restructurer son implantation militaire au Mali, laissant derrière elle ses trois régions les plus septentrionales. Les plus de 5 000 soldats au Sahel l’été dernier ont été réduits, avec l’objectif déclaré de n’en maintenir que 2 500 à 3 000 d’ici 2023.
Sanctions économiques sévères contre le Mali
Les tensions ont augmenté depuis janvier alors que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a imposé une série de sanctions sévères, fermant sa frontière avec le Mali et plaçant le pays sous embargo.