Trois membres de cette cellule toujours recherchés
Le groupe a été reconnu coupable de différents chefs d’inculpation dont tentative d’attaque à l’explosif, voyage à l’étranger dans le but de participer à des attentats terroristes, utilisation de moyens technologiques pour recruter des personnes au profit de Daech, etc. On a appris que l’affaire remontait à mai 2018 quand les services spécialisés arrêtent à Mostaganem, ville côtière de l’ouest de l’Algérie, un groupe d’individus, saisissant dans la foulée armes, munitions, téléphones portables, ordinateurs, DVD de propagande terroriste, etc. Trois autres membres présumés de cette cellule sont, selon des médias, toujours en fuite et activement recherchés.
Les minutes du procès nous informent que les enquêteurs de l’antiterrorisme ont dû remonter les pistes une à une, débusquant d’abord Samir A., le chauffeur de la cellule qui voulait également vendre son véhicule pour financer les groupes terroristes en Algérie et affiliés à Dach. Franco-Algérien, Samir A. a reconnu devant les enquêteurs qu’il avait adopté, depuis 2005, le courant salafiste et qu’il avait rencontré un certain Abdelali S. à Mostaganem. Ce dernier, qui vivait auparavant en France et qu’on présente comme le cerveau de la cellule terroriste, s’était engagé dans les rangs de Daech en Afghanistan avec son épouse, Sara D.
Une passerelle terroriste entre la France et l’Algérie
On apprendra également que Samir A. a fait la connaissance de Abdelali S., mais aussi d’un certain Abou Kassem (nom d’emprunt), un Français converti, et son épouse algérienne, B. Dounia, qui rejoignent Daech en Afghanistan. Cette dernière sera d’ailleurs arrêtée par les forces américaines en Afghanistan. Le fameux Abou Kassem et deux autres femmes (dont une d’origine algérienne et née en France) sont toujours recherchés par la justice algérienne. Ces connexions, en rencontres physiques ou à travers la messagerie cryptée Telegram, ont permis entre 2015 et 2017 de monter à Mostaganem une cellule d’appui aux groupes terroristes affiliés à Daech en Algérie.
Ce groupe organisait également des visionnages de vidéos de propagande de l’organisation État islamique chez un de leurs membres et s’échangeaient, grâce à Telegram, des tutoriaux pour la fabrication de bombes. Car, certaines recrues devaient, avant de rejoindre Daech en Afghanistan, commettre des attentats d’abord en Algérie, notamment une attaque à l’explosif contre un commissariat à Mostaganem. Toutefois, la découverte de leur cellule en 2018 a fait échouer ces plans.