Corruption au parlement européen: Eva Kaili, vice-présidente, a été écrouée

Les informations données par la justice belge confirment le « flagrant délit». Il n’y aura pas d’immunité parlementaire pour la Grecque Eva Kaili, qui comptait parmi les 14 vice-présidents du Parlement européen. L’infraction qui lui est reprochée vendredi 9 décembre après une perquisition à son domicile bruxellois, est trop grave. L’ex-présentatrice à la télévision grecque, diplômée en architecture et spécialisée en robotique, âgée de 44 ans, était en possession de «sacs de billets», a indiqué le parquet belge.

Une affaire d’une ampleur inédite

La police a retrouvé au domicile d’Éva Kaili 600 000€ en espèces et des valises «pleines de billets» chez son père. Comme trois autres personnes dans cette affaire de corruption en lien avec le Qatar, l’élue sociale-démocrate (S & D) a été directement écrouée. La justice belge suspecte « le versement d’importantes sommes d’argent ou l’offre de cadeaux significatifs à des tiers ayant une position politique et/ou stratégique permettant, au sein du Parlement européen, d’influencer les décisions ».

Ces arrestations font tâches dans une institution de plus en plus critiquée pour sa gestion opaque des dossiers qu’elle doit gérer. Et quand ce n’est pas le Parlement, c’est la Commission européenne, présidée par Ursula von der Leyen, récemment mise en cause pour ses prises de décisions dans la gestion de la pandémie en faveur de Pfizer. Ici, ce sont six individus a été interpellé en deux jours. Parmi les accusés, l’ancien eurodéputé socialiste Pier Antonio Panzeri (qui a siégé de 2004 à 2019), le secrétaire général de la Confédération syndicale internationale Luca Visentini, ainsi que Francesco Giorgi, un assistant parlementaire du groupe S & D qui n’est autre que le compagnon d’Eva Kaili à la ville.

Le Qatar fortement soupçonné de corruption active

Ce n’est pas un hasard si cette affaire éclate en plein Mondial de football, alors que le pays organisateur doit déployer des efforts sans précédents pour défendre sa réputation tant décriée en matière de respect des droits humains, notamment ceux des travailleurs. On ne compte pas les milliers de morts parmi les ouvriers qui sont décédés des suites d’accidents lors de la construction des infrastructures pour l’organisation de cet événement sportif. Pour rappel, Eva Kaili s’était rendue début novembre au Qatar, où elle avait salué en présence du ministre qatarien du travail les réformes de l’émirat dans ce secteur. Elle avait ainsi affirmé le 22 novembre à la tribune du Parlement européen que «le Qatar est un chef de file en matière de droits du travail».