Un énième proche de Macron inquiété par la justice
C’est un coup dur pour la macronie. François Bayrou, maire de Pau, est un des proches du président de la République depuis le début de son premier mandat. De plus, la majorité présidentielle compte le Modem comme son principal allié à l’Assemblée et au Sénat. Ici, Bayrou pensait en avoir fini avec ce dossier. Pourtant, les enquêtes qui ont été diligentées visent principalement la législature européenne de 2009 à 2014 mais aussi, dans une moindre mesure, les législatures antérieure et postérieure. Le préjudice du Parlement européen est évalué à 1,4 million d’euros.
Toutefois, un non-lieu a été ordonné pour Sylvie Goulard, qui avait démissionné dû ministère des Armées en 2017 un mois après son arrivée, suite aux révélations sur ces faits. Marielle de Sarnez, n°2 du parti, qui avait été aussi inquiétée dans ce dossier est décédée le 13 janvier 2021. Les onze personnes ainsi que le MoDem et l’ex-UDF, en tant que personne morale, sont soupçonnés d’avoir utilisé des fonds européens pour embaucher des assistants parlementaires qui auraient en réalité travaillé, au moins partiellement, pour le parti entre 2009 et 2014.
Bayrou nie tout en bloc
Selon l’ordonnance des magistrats, il «apparaît comme le décideur et le responsable de la mise en place et du fonctionnement du système frauduleux» mis en cause. Ils ajoutent qu’«au regard du mode de fonctionnement des partis résultant des statuts, et du poids de ses deux têtes, François Bayrou et Marielle de Sarnez, il apparaissait clairement que les arbitrages et instructions données avaient été de leur fait».
En février, le président du Modem avait pourtant récusé tout emploi fictif et autres «procédés de détournement de fonds publics» au sein de son parti. Interrogé par France Bleu, il dira: «Ça fait 6 ans qu’on a fait traîner cette affaire. On va s’apercevoir qu’au bout du compte, il ne reste pratiquement rien. (…) Il faut avoir le cuir assez solide pour résister à tout ça. Alors ça tombe bien, moi j’ai le cuir solide».