Le Conseil d’État suspend la dissolution des Soulèvements de la Terre: échec pour Darmanin et danger pour les agriculteurs

Les grandes déclarations à chaud ne suffisent pas. Nous sommes dans un État de droit dont les institutions obéissent à des règles. Demander et obtenir la dissolution du collectif écolo-extrémiste Les Soulèvements de la Terre aurait été possible si Darmanin avait justifié juridiquement sa demande. Il y a une une différence entre les plateaux de télévision et les plus hautes instances de la République.

La motivation de la décision est sujette à caution

Certes, connaissant la magistrature française, le ministre de l’Intérieur aurait dû déposer un recours construit, argumenté, documenté. Toutefois, on en peut s’empêcher de regretter que les juges de la plus haute juridiction administrative aient minimisé les pièces apportées au dossier. On peut lire ainsi dans l’arrêt rendu qu’«il ne résulte pas des pièces versées […] que ce collectif cautionne d’une quelconque façon les violences à l’encontre de personnes». Le Conseil d’État ajoutera que «les actions promues […] ayant conduit à des atteintes à des biens […] ont été en nombre limitées».

Pourtant, les magistrats ne pouvaient faire fi des destructions matérielles contre les biens des agriculteurs et des agressions physiques contre les forces de l’ordre tout particulièrement ciblées à l’occasion de la manifestation non autorisée de Saint-Soline en mars dernier. De plus, le collectif, fier de ses actions, les diffusait largement sur les réseaux sociaux. Toutefois, il faut rappeler ici qu’il ne s’agit que d’une décision provisoire. Sa décision définitive interviendra «à l’automne».

Les agriculteurs en première ligne

Darmanin enchaîne les échecs mais ce sont les Français qui en subissent les conséquences. Ici, il s’agit des agriculteurs qui sont désormais tous ciblés, y compris les jeunes chercheurs de l’INRA. On se rappelle du saccage des terres des étudiants près de Nantes il y a peu. Cette décision, qui fait partie d’une longue liste comme celle rendue en faveur de l’association L214 qui avait entraîné la dissolution de la cellule Déméter destinée à lutter contre les vols de matériels agricoles, ne font qu’affaiblir des hommes et des femmes qui travaillent la terre.