Marlène Schiappa dans la tourmente: où est passé l’argent du fonds Marianne?

De plus, Anne Hidalgo, maire de Paris, et Mathilde Panot, députée LFI, ont annoncé saisir le procureur de la République de Paris. Enfin, le Rassemblement national souhaite la création d’une commission d’enquête parlementaire.

Schiappa ne s’attendait pas à ça

Il apparaît de plus en plus évident que l’interview dans Playboy n’était qu’un écran de fumée pour faire en sorte que le grand public n’entende pas parler de cette affaire. Malheureusement pour la secrétaire d’État, ses douze pages dans le magazine de charme n’auront eu aucun effet sur les questions que se posent politiques et journalistes sur l’utilisation de l’argent du fonds Marianne. On apprend dans ces enquêtes que le principal bénéficiaire, l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), aurait certes utilisé la subvention pour alimenter un site internet et des publications sur les réseaux sociaux, très peu vus, mais aussi pour salarier deux de ses ex-dirigeants, proches de Schiappa.

Le coup de grâce viendra de Mediapart le 12 avril dernier. Ce dernier va ainsi dévoiler qu’une autre structure, appelée «Reconstruire le commun», qui «venait d’être créée» et n’avait «aucune activité connue», a perçu plus de 300 000€. De plus, elle a diffusé des contenus à teneur politique pendant les campagnes présidentielle et législatives, s’en prenant aux principaux adversaires du chef de l’État et de son parti. On comprend mieux la plainte d’Anne Hidalgo qui expliquera que «plusieurs vidéos, qui délibérément, discréditent des élus de la République, seraient financées par le fonds Marianne. Je fais partie de ces élus». Elle ajoutera dans un courrier envoyée directement à la Première ministre que «les faits relatés, s’ils sont avérés, sont d’une extrême gravité car susceptibles de caractériser l’infraction pénale de détournement de fonds publics».

Les proches de Samuel Paty souhaitent que la lumière soit faite sur cette affaire

Si d’autres élus et instances de la République, comme le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation, ont aussi saisi ou fait un signalement auprès du procureur de la République, c’est bien la famille du professeur assassiné qui est la plus meurtrie par ce dossier. Me Virgine Le Roy, l’avocate de la famille Paty, a déclaré qu’«utiliser l’argent destiné à lutter contre ce fléau (le séparatisme, NDLR) c’est bafouer la mémoire de Samuel Paty, mais aussi celle des victimes de terrorisme et leurs familles».

Sur France Info, elle ajoutera que la famille de Samuel Paty «avait déjà été très heurtée par les premières révélations». Elle souhaite désormais l’ouverture d’une enquête judiciaire sur «des faits qui peuvent être qualifiés de détournement de fonds publics».