Ce n’est pas la première fois qu’Aubry est accusée de trafic d’influence et de corruption mais, jusqu’à présent, ces accusations ne dépassaient le stade des tribunaux administratifs. Pourtant, d’après nos confrères de BFMTV, le parquet de Lille a bien ouvert une enquête préliminaire fin août à l’encontre de la socialiste Martine Aubry pour corruption et prise illégale d’intérêts durant la campagne aux élections municipales de 2020.
La maire de Lille dit ne rien savoir de l’enquête
Si les enquêteurs refusent de préciser où en sont leurs investigations, Martine Aubry affirme ne pas savoir de quoi il s’agit. Elle n’aurait pas été informée du déclenchement de cette enquête. Cependant, la députée Violette Spillebout a bien confirmé au Figaro être à l’origine du signalement transmis au parquet de Lille le 20 décembre 2021 dans lequel elle assène que Martine Aubry a offert un emploi au sein de la ville à Licia Boudersa, championne de boxe, en échange de son soutien durant les élections. En effet, cette dernière, quadruple championne du monde de boxe, est très populaire à Lille. D’abord un temps annoncée sur la liste de Violette Spillebout, elle soutiendra finalement Martine Aubry pour qui elle n’hésitera pas à faire des vidéos de soutien.
Dans le même temps, la boxeuse, au chômage, obtient un poste en tant qu’animatrice sportive à la mairie de Lille. Violette Spillebout s’interroge donc sur cette étrange coïncidence. Contactée par l’équipe de la députée Renaissance, elle leur répondra par écrit sur la messagerie de Facebook: «J’ai toujours dit que ma priorité était mon boulot. Moi je m’en fous complètement de la politique, mon intérêt est personnel». Et d’ajouter: «Que ce soit un an ou un jour, je prends ce que l’on me donne et, à l’heure actuelle, personne ne m’a proposé mieux (…) J’ai toujours dit que je serai avec la personne qui me trouvera du travail.» Ce qui semble confirmé les soupçons qu’il y ait bien eu un pacte entre Aubry et Boudersa.
La justice administrative reconnaît «un soutien litigieux» mais classe l’affaire
D’abord rejeté par le tribunal administratif de Lille le 4 mars 2021, le Conseil d’État rejettera lui aussi l’affaire le 20 juillet 2021. Il motive sa décision en expliquant que: «l’ensemble des opérations de communication a conservé, tant en termes de contenu que d’audience, un caractère limité qui les rendaient insusceptibles d’affecter le vote d’une proportion significative de leurs destinataires». Les magistrats évoquent bien un soutien «litigieux» mais ils considère qu’il «ne peut être regardé comme ayant été de nature à altérer la sincérité du scrutin».