De nombreuses voix avaient demandé que de nouvelles élections se tiennent pour faire oublier ce fiasco qu’on peut aisément qualifier de déni de démocratie. Pourtant, réunis à Marseille, un compromis a été trouvé mais les tensions demeurent intactes.
La mort du parti évitée de justesse
Dimanche 29 janvier, à Marseille, Faure peut souffler un peu. Le 80ème congrès du parti vient de le désigner officiellement Premier secrétaire après des élections qui ont ridiculisé un PS au bord du gouffre. Pour parvenir à ce résultat, il a fallu conclure un «pacte de gouvernance collective». Olivier Faure sera secondé par son alliée Johanna Rolland, maire de Nantes, mais aussi par Nicolas Mayer-Rossignol, candidat malheureux, dont la motion était arrivée en deuxième position le 12 janvier.
Ce pacte permet d’éviter une scission mais ne tranche pas la question de l’union d’une gauche dorénavant dominée par La France insoumise. Par conséquent, la Nupes ne figure même pas dans le texte. Dans son discours de clôture, Olivier Faure a cependant longuement défendu son existence. Il dira: «Avec la Nupes, pour la première fois depuis cinq ans les Français ont pu nous situer avec certitude : nous avons affirmé notre appartenance indéfectible à la gauche». Il a ajouté rêver que le PS redevienne, un jour, la «force motrice» de son bloc électoral. Il a conclu en citant celui qui est dans tous les esprits de gauche comme le seul grand leader: «C’est la leçon de François Mitterrand: d’abord on rassemble son camp, et ensuite on rassemble les Français».
Pourtant, la Nupes est toujours le cœur de toutes les crispations
Si Faure se refuse à l’admettre, le PS va au-devant d’un plus grand conflit avec la gauche européenne. En effet, il peut effectivement difficilement concilier, d’un côté un programme commun dominé par LFI, d’extrême-gauche et profondément anti-libéral et, de l’autre, son appartenance à l’Alliance des socialistes et démocrates au Parlement européen, beaucoup moins radicaux. Comme l’a résumé Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin: «Ce congrès ne doit pas masquer nos divergences stratégiques, c’est pour cette raison que je n’intègre pas la direction nationale». Elle accepte néanmoins de présider le conseil national du parti, «afin de préserver l’unité et de permettre le rassemblement».
Le cadavre du PS bouge encore ! Ça fait froid dans le dos. Pour mettre un peu de baume au cœur des électeurs, ils pourront tenir leur prochaine assemblé nationale dans un SUV en covoiturage.