Alexis Kohler, Secrétaire général de l'Élysée ©Alamy Images
Les accusations de l’instruction semblent bien se confirmer
Selon des éléments de l’enquête relayés par Le Figaro, les magistrats instructeurs lui reprochent d’avoir «participé» activement entre 2009 et 2012, comme administrateur, à huit délibérations des instances dirigeantes de STX France (aujourd’hui Chantiers de l’Atlantique) et du Grand Port Maritime du Havre (GPMH), tous deux liés à MSC. Ils soulignent ensuite qu’entre 2012 et 2016 à Bercy, aux cabinets de Pierre Moscovici puis d’Emmanuel Macron, il a notamment «persisté […] à émettre des avis ou donner des orientations stratégiques ayant trait» avec des dossiers impliquant l’entreprise de transports maritimes cofondée par la cousine de sa mère.
Sur ses liens familiaux avec MSC, Alexis Kohler a tenté d’expliquer devant les magistrats que sa mère est cousine de Rafaëla Aponte, épouse du fondateur du groupe Gianluigi Aponte. Et donc, qu’il ne s’agit que d’un lien familial «simple» mais au «5e degré», «éloigné». Toutefois, ses contradictions jouent contre lui. Il poursuivra devant les juges en indiquant d’emblée n’avoir «jamais considéré être en situation de conflit d’intérêts». Mais de manière paradoxale, il va marteler avoir tout fait, «dès novembre 2008», pour se trouver loin du dossier MSC.
L’étau se resserre autour du bras droit de Macron
Alors qu’il prétend avoir organisé un déport du dossier MSC «informel», avec Pierre Moscovici (2012-2014) lorsqu’il était en poste à Bercy puis via «une lettre» avec Emmanuel Macron (2014-2016), les juges indiquent n’avoir retrouvé «aucun écrit ou note de l’Agence des participations de l’État, du Trésor ou du ministère faisant état du lien familial avec la famille Aponte» ou organisant cette mise à l’écart du dossier MSC entre 2010 et 2016. Il est mis en examen pour «prise illégale d’intérêt», et témoin assisté pour «trafic d’influence passif». Si l’avocat de Kohler n’a pas souhaité s’exprimer, Me Jean-Baptiste Soufron, l’avocat d’Anticor, dira qu’«on peut se féliciter que la justice avance et fasse son travail, même s’il est dommage que cela prenne autant de temps».
