Il a fallu la création d’une commission mixte paritaire pour trouver un accord, dans la douleur, afin que le vote ait lieu. Six ministres ont menacé de démissionner, Macron a dit qu’il demanderait un second vote si la loi était adoptée avec les voix du RN, la gauche n’a pas eu de mots assez durs contre cet accord, et pourtant, l’Assemblée, après le Sénat mardi soir, a bien voté la loi immigration dans sa version durcie par les sénateurs. Si la droite se félicite de ce qu’elle considère comme une victoire, c’est bien Gérald Darmanin qui est le plus soulagé.
Ceux qui ont pris la parole contre ce texte ne représente pas le peuple
En effet, c’est le PS qu’on a le plus entendu. Parlant, par exemple, d’une «honte absolue» ou d’un «cauchemar républicain», Olivier Faure ou Boris Vallaud ont oublié que leur parti n’avait fait que 1,7% aux dernières présidentielles. Et, que sans la création de la Nupes, ils n’auraient pas eu leur 27 députés. Aujourd’hui, si une élection nationale devait avoir lieu, le PS serait sensiblement dans les mêmes chiffres quand le parti communiste serait autour des 6%. Quant à Mélenchon, lui qui a été troisième à la dernière élection présidentielle, il est crédité de 7% des voix aujourd’hui. Il paye son rapprochement ouvert avec les islamistes.
Toutefois, malgré un texte soutenu par 80% des Français et porté par le ministre de l’Intérieur, un vote sans équivoque au Sénat et adopté avec une très large majorité à l’Assemblée, la Première ministre a dit, dès mercredi matin sur France Inter, que de nombreuses dispositions de la loi seront revues car leurs mises en application poseraient problème. On notera aussi que les ministres qui devaient poser leur démission ne l’ont pas fait.
Une loi qui sera peu voire pas appliquer quoi qu’il en soit
Le droit européen primant sur le droit national, toutes les dispositions sur l’immigration et les aides à apporter aux migrants seront retoquer par l’Europe. Il est très probable aussi que le Conseil constitutionnel profite de l’examen de cette loi pour constitutionnaliser le droit du sol, remis en cause par le texte voté. Les partis de gauche et de nombreuses associations s’attellent déjà à des recours devant les instances nationales et européennes, dont la CEDH qui vient d’obliger la France à rapatrier un Ouzbek considéré comme «extrêmement dangereux» par les services de police.