Du rififi chez LFI: Danièle Obono estime que son parti est «un mouvement de la gauche blanche», ses collègues estomaqués

Dans une interview accordée à la chaîne YouTube Nouvelles Pensées Critiques, la députée de La France insoumise, Danièle Obono, a partagé une réflexion sur la composition de son mouvement. Si elle a abordé de très nombreux sujets, elle a ainsi affirmé que LFI reste, «sociologiquement, un mouvement de la gauche blanche». Cette déclaration a rapidement suscité de vives réactions parmi ses collègues et sur les réseaux sociaux. Au cours de cet entretien, diffusé il y a une semaine, Danièle Obono a mis en avant l’évolution du parti fondé par Jean-Luc Mélenchon.

Une vision très «racialiste» de la politique

Selon elle, LFI est un mouvement qui «prend sérieusement en compte le travail des militants». Toutefois, elle a souligné qu’il demeure «un mouvement sociologiquement de la gauche blanche de classe moyenne», ce qui constitue un enjeu pour son avenir. Pour illustrer son propos, la députée a fait référence au travail de l’Institut de la Boétie, un think tank affilié à LFI et créé en 2019. Elle a salué les efforts de son «équipe thématique antiraciste», qui cherche à faire évoluer le parti en interne pour qu’il soit plus représentatif de la diversité sociale et culturelle du pays. Selon elle, «le cursus de la Boétie a fait un vrai travail de sélection» afin de «corriger les biais sociaux et territoriaux». «Dans les promotions du cursus, il y a une diversité sociale vraiment frappante», a-t-elle ajouté. Toutefois, Danièle Obono a estimé que ces efforts n’étaient pas encore suffisants.

L’extrême gauche «bourgeoise et blanche» en prend pour son grade

En effet, les critiques se tournent non pas vers la droite ou le PS mais bien vers le mouvement mélenchoniste lui-même. Danièle Obono emploie une rhétorique bien connue: trop de blancs, des élus non représentatifs de la société, «ils» soutiennent la cause mais n’en font pas partie, etc. Parlant de La France insoumise, l’élue parisienne expliquera qu’«on est un mouvement qui a fait émerger le plus de nouvelles jeunes figures qui ont une visibilité médiatique, mais même cette représentation-là reste très blanche. Enfin, moi, je suis peut-être l’exception à avoir de temps en temps une forme de visibilité». Ses propos ont rapidement fait réagir de nombreux internautes, certains y voyant une forme de «racisme anti-blancs».

L’un d’eux a notamment accusé la députée de «voir tout sous le prisme de la couleur de peau». Sur X (anciennement Twitter), les commentaires acerbes se sont multipliés : «C’est une parodie ?», «Phase 2 de LFI, les cadres blancs poussés dehors», ou encore «Une créolisation des représentants de LFI est-elle prévue pour 2026 ? 2027 ?». Cette nouvelle polémique met en lumière les tensions autour de la représentation et de la diversité au sein des insoumis. Il ne serait alors pas si absurde d’imaginer deux lignes qui s’affrontent entre celle de Rima Hassan, défendant l’islamisme sous toutes ses formes, et celle de Danièle Obono, qui ne voit la politique qu’à travers la couleur de peau. Pour rappel, il y a déjà un schisme similaire au sein de LFI entre les pro-Alger et les pro-Rabat.