Dupont-Moretti fait deux bras d’honneur au patron des députés LR à l’Assemblée

Qu’est devenue l’Assemblée nationale?

Mardi dernier, lors de l’examen d’une proposition de loi d’Aurore Bergé, députée Renaissance, visant à étendre la peine complémentaire obligatoire d’inéligibilité à une série de violences aggravées, dont celle sur conjoint, les débats au sein de l’hémicycle ont dû être suspendus. En effet, Olivier Marleix, patron des députés LR, qui s’adressait au Parlement a rappelé à la tribune la mise en examen du garde des sceaux pour prises illégales d’intérêt. C’est alors que le ministre de la Justice lui a fait deux bras d’honneur.

Marleix avait déclaré: «Je vous rafraîchis la mémoire. 11 condamnations dans la majorité dont celle de violence envers une ex-compagne avec refus du bureau de l’Assemblée nationale de lever l’immunité parlementaire du député concerné et un autre condamné pour harcèlement sexuel envers une collaboratrice». Il a aussi ajouté qu’il y avait dans le même temps «8 mises en examen dont celle du secrétaire général de la présidence de la République, excusé du peu, et, pardon Monsieur le garde, celle du garde des Sceaux, accusés l’un et l’autre de prises illégales d’intérêt». Dupond-Moretti a alors contesté «totalement les faits» qui lui sont reprochés avant d’adresser deux bras d’honneur au député LR.

Aucune sanction à l’encontre du ministre de la Justice

Le député LR Patrick Hetzel a immédiatement réagi en disant que «c’est quelque chose d’assez inqualifiable. Nos collègues ont été extrêmement choqués. On ne peut qu’être choqués par ce genre de pratique. Normalement, un ministre de la République au sein de l’enceinte du parlement devrait avoir un devoir d’exemplarité, mais manifestement il n’en est rien». Éric Dupond-Moretti a, quant à lui, affirmé qu’il «n’y a pas eu un bras d’honneur, mais deux, accompagnés de paroles à chaque fois». Cette scène surréaliste a conduit la présidente de la séance à la suspendre la séance.

La défense de Dupont-Morreti a de quoi surprendre. En effet, il expliquera que «les bras d’honneur n’étaient pas adressés au député» mais bien à la «présomption d’innocence». «Si vous l’avez pris pour vous je regrette ce geste mais lorsque j’ai fait ce double geste, j’ai dit c’est un bras d’honneur à la présomption d’innocence. Je suis en ce qui me concerne particulièrement respectueux de la présomption d’innocence et certains d’entre vous le savent. Ce geste n’est pas injurieux à votre égard. C’est le geste de quelqu’un qui, peut-être, a eu tort de réagir comme il a réagi».