Car la simple idée d’une liste commune n’est pas du goût de tout le monde. En effet, la Nupes n’est pas un parti politique en soi. C’était une union destinée à amener l’extrême gauche à Matignon. Or, comme l’actualité l’a montrée, les dissensions sont nombreuses et très régulières. Au-delà de ça, il y a toujours les candidats dissidents, déçus des législatives, dont des figures importantes de la gauche comme Carole Delga, qui vont certainement ne pas hésiter à jouer la carte des européennes pour faire entendre leur voix.
Derrière la Nupes, l’absolutisme de LFI
Ce sont les écologistes qui ont officiellement ouvert le débat en premier. Officiellement car, dans les bureaux des partis, on ne doute pas un instant qu’il était déjà question des candidats pour le Parlement européen dès les législatives. Comme toujours, il faut se méfier des déclarations unilatérales des élus LFI! Quand Manuel Bompard, dans Le Figaro de lundi 15 août, a formulé le souhait d’une alliance de toutes les gauches pour les élections de 2024, c’est l’élue Karima Delli, eurodéputée écologiste, qui a simplement répondu que c’était hors de question.
Accessoirement, devant une actualité politique si chargée et les évènements dramatiques que vit notre pays notamment entre l’inflation, la sécheresse, les incendies, etc. Il est très étonnant qu’une formation politique parle déjà des élections européennes. D’autant plus que les visions de ce scrutin tout particulièrement sont totalement opposées. Si Mélenchon et LFI y voient une élection comme une autre, EELV, eux, y voient la seule occasion de créer des coalitions avec les autres partis européens.
Les socialistes, le maillon faible de cette union
Le PS, quant à lui, est moins fermé à cette proposition car, derrière le discours de l’union, du rassemblement et de l’importance du débat, les cadres du parti savent que leur survie ne tient qu’à un fil. L’hégémonisme de LFI pourrait donc être remis en question car les questions sur l’Europe ont toujours divisé la gauche et l’extrême gauche française. Nous l’avons encore vu récemment avec les déclarations de Mélenchon sur Taïwan et les voix qui se sont élevées contre elles de toutes parts. De même, il y a la question de l’Ukraine et de l’OTAN qui a été un vaste sujet de divergences.