Ayant écarté de facto de rencontrer à nouveau les dirigeants du Rassemblement national et Éric Ciotti, les options pour former un gouvernement s’amenuisent au fil des jours qui passent. Si Wauquiez a jugé ce nouveau rendez-vous «décevant», le sénateur Bruno Retailleau a posé «la question de l’utilité» de telles rencontres. Pourtant, dans l’entourage du président, différents acteurs le pressent de nommer un Premier ministre.
Pour l’Élysée, il faut trouver un bouc émissaire
Après les premières consultations du 23 et 26 août, Emmanuel Macron avait écarté le nom de Lucie Castets malgré la proposition de Mélenchon de former un gouvernement sans LFI. À ce titre, l’Élysée s’était justifiée en rappelant, dans son communiqué, que «les partis politiques de gouvernement ne doivent pas oublier les circonstances exceptionnelles d’élection de leurs députés au second tour des législatives. Ce vote les oblige». Or, la présidence estime que le refus de la droite de participer à un gouvernement de coalition avec la majorité présidentielle va lui permettre aussi de gagner du temps. Le chef de l’État va imputer cette absence de nomination aux responsables LR. «Ce sont eux qui prennent la responsabilité de ne pas vouloir participer, y compris après que l’hypothèse d’un gouvernement NFP a été levée», estimera un conseiller du président.
Une coalition plutôt qu’une cohabitation
Jeudi 29, en fin de matinée, un conseiller de l’Élysée a évoqué une «nouvelle forme de Ve République». Et d’expliquer: «le Président ne sera plus majoritaire à l’Assemblée, mais ça ne sera pas non plus une cohabitation car il n’aura pas de majorité contre lui». Une nouvelle date butoir est aussi évoquée par la présidence: il faut un nom avant les manifestations du 7 septembre organisées par LFI et des syndicats de la jeunesse. De plus, la question de la préparation du budget se fait pressante. «Le président est très soucieux de ne pas plonger la France dans une impasse budgétaire», explique la même source. Si le nom de Xavier Bertrand semble être définitivement écarté car jugé trop clivant pour la droite, celui de Bernard Cazeneuve est celui qui revient le plus.
Si on hérite de Cazeneuve comme premier ministre, nous aurons échappé au pire. Je l’ai vu à l’œuvre, il n’est pas de mon bord politique mais il me semble être un homme sérieux, compétent et honnête.