Peu importe si elle ne parlera pas de l’Union européenne ni d’Ursula von der Leyen, pourtant la candidate de Macron lors des dernières élections pour la présidence de la Commission européenne. Il ne sera question que de voter contre la liste conduite par Jordan Bardella. Toutefois, elle ira jusqu’à faire une comparaison qui fera bondir les historiens, faisant un parallèle entre Daladier et Chamberlain» et «Marine Le Pen et Viktor Orban».
Selon Valérie Hayer, «Nous sommes à Munich, en 1938»
L’écart s’est encore creusé entre le RN et la macronie qui réunit Renaissance, Horizons, le MoDem et les Radicaux. Bardella a une avance de 12 points par rapport à la liste de Hayer. La tête de liste macroniste a voulu faire référence à l’esprit «munichois» et la prétendue proximité qu’il y aurait entre le Rassemblement national et Vladimir Poutine. Exit donc les grands thèmes sur l’Europe, il ne s’agira plus que du conflit en Ukraine. «Hier Daladier et Chamberlain, aujourd’hui Le Pen et Orban. Les mêmes mots, les mêmes arguments, les mêmes débats. Nous sommes à Munich, en 1938», a lancé Valérie Hayer.
Les historiens soulèvent les incohérences du discours
On comprend donc que dans la logique de la candidate, l’autre parallèle implicite, est à faire entre Macron et Churchill. Pourtant, c’est oublier que Daladier était une figure du Parti radical socialiste amenée au pouvoir par le Front populaire. De plus, le même Daladier avait été arrêté par le régime de Vichy quand il a tenté de rejoindre la Résistance en Afrique du Nord. Il sera déporté et jugé en 1943 au procès de Riom, aux côtés de Léon Blum. Cette comparaison peut donc paraître, en fait, très flatteuse pour Marine Le Pen. Maxime Michelet, historien, n’hésitera pas à écrire qu’«Édouard Daladier mérite mieux que ce genre de petite instrumentalisation minable de notre histoire».