Fabien Roussel, patron du parti communiste, reconnaît à son tour l’existence du racisme anti-blanc: les insoumis s’étouffent

Le premier secrétaire du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel, a créé la surprise en reconnaissant l’existence du racisme anti-blanc lors d’une interview sur CNews lundi dernier. Invité de l’émission «Punchline», il a affirmé: «Bien sûr que ça existe», tout en dénonçant également «le racisme anti-noir, anti-asiatique, de toutes sortes», qu’il juge comme un facteur de division au sein de la société française. Cette déclaration intervient alors que le concept de racisme anti-blanc fait l’objet de débats récurrents, souvent portés par la droite et contestés par la gauche. L’usage de cette expression par Fabien Roussel a immédiatement suscité des réactions tranchées, notamment au sein de La France insoumise, où plusieurs figures du mouvement ont vivement critiqué ses propos.

Tout ce qui n’est pas validé par LFI est d’«extrême droite»

Le député insoumis de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud a vivement réagi sur les réseaux sociaux, dénonçant «une banalisation des notions venues de l’extrême droite» et accusant Fabien Roussel de contribuer à la «défaite idéologique» de la gauche. De son côté, Nadège Abomangoli, députée LFI de Seine-Saint-Denis et vice-présidente de l’Assemblée nationale, a exprimé sa consternation en déclarant que le leader communiste validait «un concept d’extrême droite» et n’était «pas un camarade» dans la lutte antiraciste. Les critiques n’ont pas tardé à se multiplier, notamment de la part de militants insoumis comme Allan Brunon, ancien assistant parlementaire, qui a fustigé la reprise par le patron du PCF d’une «rhétorique d’extrême droite» et affirmé que le racisme anti-blanc «n’existe pas et ne veut rien dire». Cette levée de boucliers illustre les fractures internes qui traversent la gauche, entre le PS et le PCF d’un côté et LFI, soutenue par les Écologistes, qui ne voit la société française que par le prisme de l’islam radical.

Une dérive communautariste qui isole toujours plus les insoumis

Ce n’est pas la première fois que Fabien Roussel prend ses distances avec une partie de la gauche en adoptant un discours indépendant des thèses islamo-gauchistes du parti mélenchoniste. En 2023, lors du congrès du PCF à Marseille, il avait critiqué la politique migratoire des gouvernements successifs en affirmant que les «frontières étaient devenues des passoires», une formule qui avait provoqué l’ire de ses alliés de la Nupes. Quelques jours plus tard, il avait réitéré ses propos en appelant à une plus grande fermeté de la France face aux flux migratoires. Son positionnement actuel sur le racisme anti-blanc s’inscrit dans cette stratégie d’indépendance vis-à-vis de la ligne dogmatique à l’extrême gauche. Alors que le PCF cherche à se démarquer de LFI et des Écologistes en prônant une approche plus souverainiste et populaire, cette nouvelle polémique risque d’accentuer les scissions à gauche alors que les élections municipales arrivent à grands pas.