L’objectif est lancé dès son premier discours en tant que président: tout mettre en œuvre pour que Marine Le Pen soit élue Présidente de la République aux prochaines présidentielles. Il ne s’est pas lancé dans la manière mais il se voit bien comme celui qui va rassembler toutes les droites et les déçus de Mélenchon.
À droite toute
Étonnamment, à peine élu, Bardella a composé le bureau politique avec 12 membres mais a exclu immédiatement des figures qui incarnaient la ligne sociale du RN comme Steeve Briois ou Bruno Bilde. Le maire d’Hénin-Baumont a réagi à son éviction, qui en a étonné plus d’un, par un message laissant pensé que des divisions pourraient intervenir bientôt: «Je regrette que des années de dédiabolisation soient en train d’être réduite à néant». Il dénonce les «marottes identitaires et positions droitardes» qu’incarne Jordan Bardella.
Pourtant, le jeune député européen n’a jamais caché sa ligne politique. Il avait mis en avant son intransigeance en disant «Avec nous, les délinquants et les criminels étrangers seront systématiquement expulsés. Avec nous, les aides sociales et les allocations familiales seront réservées aux Français… ». C’est en faisant campagne sur des thèmes plus identitaires que Bardella a réussi à s’affirmer facilement face à Louis Aliot.
Un objectif mais beaucoup d’hésitations
Même s’il est très jeune, il a en tête les échecs successifs des trois dernières présidentielles. Trois élections avec trois campagnes différentes. Il va devoir faire la synthèse de ces échecs s’il veut obtenir un meilleur résultat que celle de 2022. C’est le paradoxe entre la ligne qu’incarne Bardella et le discours de Marine le Pen le soir de l’élection du nouveau président où elle a parlé d’avoir «un discours apaisé et optimiste, un projet abouti et fédérateur». Il s’agit donc de continuer et d’amplifier l’effort de dédiabolisation de la formation d’extrême droite, fondée il y a tout juste cinquante ans par son père.