Si la Nupes les a privés de leur indépendance, ils sont désormais associés à l’extrême gauche. Dès le début de la mandature, des élus et des cadres du PS avaient manifesté leurs désaccords contre cette union. Renforcés par des victoires lors de législatives partielles, ils se sont réunis samedi dernier à Montpellier pour proposer une alternative à la ligne pro-Mélenchon incarnée par Faure.
Beaucoup d’élus mais peu d’unité au final
S’ils étaient nombreux à Montpellier ce week-end, ils incarnent presque tous un courant qui leur est propre au sein de la gauche. Difficile donc de remettre l’église au centre du village quand chaque paroissien voudrait son propre lieu de culte. Cette réunion était organisée par le mouvement Refondations du maire de Rouen, candidat malheureux au dernier congrès du PS, Nicolas Mayer-Rossignol, mais qui a obtenu le poste de premier secrétaire délégué du parti. On verra, sur la tribune, Carole Delga, présidente de la région Occitanie mais aussi la maire de Paris, Anne Hidalgo, celui de Montpellier, Michaël Delafosse et Benoît Hamon. Cazeneuve n’a pas fait le déplacement.
Trop de personnalités avec trop d’ambition? On remarquera que, samedi prochain, le mouvement Convention de Bernard Cazeneuve se réunira à Créteil. Pourtant, Mayer-Rossignol, avec Anne Hidalgo, Carole Delga ou Michael Delafosse, veut rester dans le PS pour pouvoir changer la ligne de l’intérieur. C’est aussi pourquoi Olivier Faure ne montre pas de signe d’inquiétude quant à ces rassemblements. Un de ses proches dira qu’«à terme, ils seront tous candidats les uns contre les autres». Ce qui arrive effectivement souvent au sein du PS depuis la mort de François Mitterrand.
Leur point commun: sortir de l’alliance avec la Nupes
Pour Carole Delga, qui n’a jamais caché son opposition à Mélenchon et qui est celle par qui les succès électoraux sont arrivés en tant que «dissident», il est temps de proposer un projet «désirable» aux électeurs. Elle dira: «nous allons de nouveau savoir débattre, dans les différences, mais avec respect» et «d’égal à égal», s’adressant directement à la France insoumise. L’attente se fait autour des élections européennes de 2024. En cas de victoire, Jean-François Debat, maire de Bourg-en-Bresse, expliquera que cela permettra de «modifier le rapport de force» face à la Nupes.