Il s’agit en tout cas d’un nouveau revers pour le gouvernement dans l’examen du budget 2023, puisque déjà hier de nombreux amendements ont été adoptés malgré ses avis défavorables. Bayrou, qui a annoncé sa candidature à la prochaine présidentielle, se rappelle ainsi à son ami Macron.
Une taxe… De droite
En effet, ce dispositif, instauré sous Nicolas Sarkozy, a existé tel quel entre 2011 et 2018. C’est Emmanuel Macron qui avait décidé de le supprimer afin de le remplacer par un autre qui ciblait les cessions de patrimoine intervenant jusqu’à 2 ans après un départ de France. Pour le président, cet impôt envoyait un signal «négatif» pour l’attractivité de la France. Un argument qu’a d’ailleurs repris le ministre des Comptes publics Gabriel Attal lors des débats à l’Assemblée ce jeudi.
«Depuis trois ans notre pays est à nouveau le plus attractif d’Europe pour les investissements étrangers. Il y a un impact positif à ces réformes», a-t-il défendu, appelant à «ne pas casser quelque chose qui fonctionne». Or, depuis cette réforme de 2018, «le dispositif n’est plus effectif», a tancé le groupe Les Républicains. Car, c’est bien un amendement de Fabrice Brun du groupe Les Républicains (LR) qui a, en effet, rétabli la taxe. Le vote a été en faveur de l’amendement à 155 voix pour et 133 contre.
Un revers parmi tant d’autres pour la macronie
Anciennement La République en marche, désormais Renaissance, le parti élyséen connaît une rentrée difficile. Même si c’était prévue, il ne devait certainement pas penser que le Modem rejoindrait le camp de l’opposition. Ce dernier revers intervient au lendemain d’une autre déconvenue pour le gouvernement : le vote contre son avis d’une majoration de la taxation sur les dividendes des grandes entreprises, portée temporairement de 30 à 35%.
D’ailleurs, cet amendement avait été déposé par le Modem. Il a pu être adopté (227 voix pour, 88 contre) grâce notamment au soutien des groupes politiques de gauche membres de la Nupes et à celui du RN. Il a aussi reçu le soutien de 19 députés du groupe des macronistes de Renaissance. Ce qui laisse entrevoir que, non seulement Macron n’a plus vraiment d’allié sur qui compter mais, qu’en plus, ses propres troupes ne lui sont plus aussi fidèles qu’auparavant. Jupiter va-t-il redescendre sur Terre?
Macron doit commencer à sentir le vent du boulet. Si il dégaine le 49.3, il se pourrait qu’une motion de censure suive avec des chances d’être votée dans ce contexte. Dur dur la rentrée pour Jupi-terne !