Législatives : Le député Mélenchon ne se représente pas, mais rêve toujours de devenir Premier ministre

Législatives : Le député Mélenchon ne se représente pas, mais rêve toujours de devenir Premier ministre. A Marseille jeudi soir, l’ancien candidat à l’Élysée a annoncé qu’il ne solliciterait pas une nouvelle nomination comme député du Rhône. Mais Jean-Luc Mélenchon a assuré qu’il croyait avoir une chance de devenir Premier ministre et qu’il enverrait une majorité de représentants du Nupes au parlement.

Bizarre de commencer ces législatives par une fête d’adieu. C’est pourtant ce qu’a fait Jean-Luc Mélenchon à Marseille ce jeudi soir, avec un meeting et même un discours de politique générale lors de « l’Apéritif de l’Union populaire« . Un tiers (22%) à la présidentielle doit encore attendre 50 minutes pour mettre fin au vrai faux suspense lorsqu’il prend la parole sur une place du quartier populaire de Joliette.

Non, le tribun ne briguera pas un nouveau mandat dans sa circonscription de Marseille où il est élu depuis 2017. Pourquoi ?« Parce que Bompard va être candidat », a-t-il lâché en désignant l’eurodéputé Manuel Bompard.

« Il y a 6 Premiers ministres qui n’ont jamais été représentants »

« C’est l’une des personnalités les plus en vue de la nouvelle génération d’Insoumis. C’est une confidence que je vous fais, il faut qu’il soit élu », plaisante Mélenchon, désignant l’eurodéputé de 36 ans, qui s’est rendu indispensable ces derniers mois, d’abord en dirigeant sa campagne présidentielle, puis en supervisant les négociations qui ont conduit à l’union des forces de gauche rassemblées dans la Nouvelle Union écologique et sociale de masse (Nupes). D’ailleurs, en juin, Jean-Luc Mélenchon envisage toujours de se rendre à Matignon.

« Nous allons gagner et je serai Premier ministre« , a-t-il promis sous les applaudissements des plus de 200 personnes présentes, prédisant même que « nous serons au second tour dans 80% des circonscriptions, si il y a une meilleure participation de 10 points, dans 90% je serai à Matignon » .

Il a ignoré les critiques sur la légitimité de son ciblage de Matignon sans vouloir être député. Il a même calculé que, parmi les premiers ministres qui ne sont pas vice-premiers ministres, 6 des 24 premiers ministres de la Ve République sont en place, le dernier est déjà en place, et rappelle au passage que 7,7 millions de Français ont voté pour lui le 10 avril dernier.

« Oui, le troisième tour existe ! »

« Premier ministre Mélenchon », il admet bien sûr que la formule contient tout pour un « bon coup réussi ». Mais il s’est engagé, « un peu surpris« , à commencer à y croire. Pour les Insoumis, l’élection présidentielle n’a rien « éclairci », même si elle a « clarifié la situation » en proposant trois possibilités : les libéraux, l’extrême droite et les quartiers populaires autour de Nupes. « La société tâtonne, où ira-t-elle ? A nous de construire l’élan qui anime la société dans son ensemble« , a-t-il encouragé. Pourtant, il reconnait déjà que « sans une forte mobilisation populaire, il nous sera difficile d’avancer ».

Alors Mélenchon a nommé un ennemi : Emmanuel Macron, qui, selon lui, a « abimé » les institutions républicaines. « On se retrouve dans une situation où le président a tout le pouvoir mais pas de mandat. Les élections législatives donneront un mandat politique« , a-t-il promis avant de répondre à Macron, qui a confirmé il y a quelques jours qu' »il n’y avait pas de troisième tour » en martelant :  » Oui, le troisième tour, ça existe ! »