Côté majorité présidentielle, c’est Stanislas Guérini qui tente de convaincre les députés Renaissance de la nécessité de trouver un accord pour faire voter le PLI dans l’hémicycle du Palais Bourbon. Toutefois, Sacha Houlié, incarnant l’aile très à gauche de la macronie, président de la Commission des lois, est en première ligne pour finaliser cet accord.
«Il est nécessaire pour la majorité d’avoir un texte sur l’immigration»
Macron sait bien qu’il s’agit là d’un enjeu politique majeur, cher aux Français. Après le vote de la motion de rejet des Écologistes qui a entraîné de facto le rejet du PLI, le chef de l’État a demandé à sa Première ministre de prendre les choses en main. Darmanin avait proposé sa démission après le vote à l’Assemblée. Sur Public Sénat, Stanislas Guérini, ministre de la Fonction publique a déclaré: «Je dis à mes amis politiques (…) qu’en responsabilité, il nous faut un texte sur l’immigration». En effet, présenter un texte trop à gauche voire pas de texte du tout dans l’immédiat serait perçu comme un échec cuisant pour le président de la République. Il ajoutera, sachant très bien que le texte proposé penchera à droite: «on peut aboutir, on doit aboutir, et ensuite il faudra voter ce texte».
Éric Ciotti attend des engagements sur la réforme de l’AME
Montrant un visage plus grave, le président des LR affirmait encore dimanche soir qu’on ne pouvait pas encore parler d’accord «à ce stade». En effet, le député des Alpes-Maritimes veut des engagements clairs de l’exécutif sur une réforme de l’AME. Sur BFMTV, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s’est montrée plus positive quant à l’issue des premiers échanges. « Je suis confiante parce que (…) les discussions se poursuivent (…). Aujourd’hui, il y a une volonté d’accord (…) de la part du gouvernement, de la part de la majorité présidentielle et de la part d’une partie de nos oppositions» a-t-elle expliqué.
Si, selon Ciotti, «un certain nombre de points ont bien été actés» par rapport à la version du Sénat, il attend la confirmation du gouvernement d’une réforme de l’AME ainsi que sur «des moyens accélérés en matière d’éloignement et d’expulsion des clandestins» pour se prononcer s’il y a bien un accord ou non.