Mélenchon en meeting affirme: «Oui, il y a un grand remplacement» et souhaite détruire les traditions françaises

Samedi 1er février, lors de son intervention à la 3^e édition des Rencontres nationales des quartiers populaires à Toulouse, le leader de La France insoumise a lancé une série de déclarations controversées sur la transformation de la ruralité française et la notion de «grand remplacement». Le maître des insoumis a exprimé sa vision d’une «nouvelle France» loin des images traditionnelles du pays, qu’il estime être en pleine évolution. Pour la première fois, alors que l’idée de «grand remplacement» était supposée être l’apanage de l’extrême droite, cette expression sera reprise et assumée par le leader de l’extrême gauche.

La ruralité non plus peuplée de «paysans», mais de personnes issues des quartiers populaires

Pour Jean-Luc Mélenchon, «la ruralité qu’on nous jette à la figure n’existe pas. Elle n’est plus peuplée de paysans comme autrefois», a-t-il affirmé devant un public d’étudiants à l’Université de Toulouse. Pour lui, l’idée d’une France rurale composée exclusivement de paysans est désormais obsolète. Il rappelle que la population paysanne, qui représentait 7 millions de personnes en 1945, n’est plus composée d’à peine 400.000 agriculteurs aujourd’hui. Une diminution drastique qu’il impute à une gestion politique défaillante «des élites françaises». Le leader de l’extrême gauche va plus loin en définissant ce qu’il appelle la «nouvelle France». Cette ruralité en mutation, selon lui, est de plus en plus peuplée par des individus issus des quartiers populaires. Pour Mélenchon, ces «nouveaux habitants» sont perçus comme ayant réussi à s’impliquer dans la vie sociale et économique, souvent grâce à leur réussite scolaire et professionnelle.

Le chef de file des insoumis va aller beaucoup plus loin et ira sur le terrain du «grand remplacement» qu’il va embrasser de toutes ses forces. «Oui, Monsieur Zemmour, il y a un grand remplacement, oui Monsieur Bayrou, il y a un grand remplacement», a-t-il reconnu. Il précisera que ce remplacement ne serait pas celui d’une culture ou d’une identité, mais bien celui «d’une génération qui vient après l’autre et qui ne ressemblera jamais à la précédente». Et d’ajouter: «le futur n’est pas voué à être le passé toujours recommencé». Il rejettera l’idée d’une «France traditionnelle» figée dans son passé.

Le leader d’extrême gauche vantera la créolisation de la société française

Cette notion de «créolisation» sera un pilier de son discours de Toulouse: «Vous autres qui avez eu la chance de vous mélanger, de vous découvrir, de vous entendre chanter, parler, cuisiner, jouer de la musique, vous savez l’importance de ce mélange, l’importance de cette créolisation qui crée du neuf». «C’est le destin promis de l’humanité», a-t-il insisté. Le leader de l’extrême gauche a défendu l’idée que ce processus de transformation était porteur de progrès et d’innovation. Ses propos ont rapidement fait réagir de nombreuses personnalités à droite. Éric Zemmour a accusé Mélenchon de «bénir la conquête de la France par une civilisation étrangère». Le dirigeant de Reconquête a fustigé l’Insoumis en l’accusant de vouloir effacer l’identité du peuple français. Mélenchon conclura son discours en assénant: «Cessez d’imaginer une France du passé qui n’est plus là. Acceptez celle qui est là. Et dites-vous bien, comme je le dis à chacun des jeunes gens que je croise et dont je sais qu’ils sont nés comme moi au Maghreb ou bien encore ailleurs: cette partie du pays est à nous, c’est notre patrie, c’est notre pays».