Mercredi 5 février, François Bayrou a réussi à éviter une crise politique majeure. En effet, après le rejet des deux motions de censure déposées par La France Insoumise, le gouvernement a pu faire adopter le budget 2025 ainsi que la première partie du budget de la Sécurité sociale. Cette victoire, bien que fragile, permet d’éviter une paralysie financière du pays.
Le PS et le RN n’ont pas voté les motions de censure
Les deux motions de censure, présentées par LFI pour protester contre le recours à l’article 49.3 de la Constitution, ont échoué à obtenir la majorité nécessaire à l’Assemblée nationale. La première motion, visant le budget de l’État pour 2025, n’a récolté que 128 voix en faveur de la censure, bien loin des 289 votes requis pour renverser le gouvernement. Quant à la seconde, portant sur la partie des recettes de la Sécurité sociale, elle a également échoué, avec seulement 122 voix pour. Malgré les critiques acerbes de LFI, qui dénoncent un budget «imparfait» et une «rupture» au sein du Nouveau Front Populaire, le groupe socialiste a décidé de ne pas soutenir la censure. Une position qui a permis au gouvernement de préserver la stabilité gouvernementale. Le PS, bien que critique de Matignon, a fait le choix de maintenir un semblant de cohésion avec l’objectif de garantir un budget pour l’année à venir, considérant que l’absence de budget serait préjudiciable aux plus fragiles. Jordan Bardella, invité du journal de M6 mercredi soir, a expliqué avoir voté ce budget, qu’il juge «médiocre», afin d’apporter de la stabilité pour les Français et les entreprises.
François Bayrou engage une nouvelle fois la responsabilité du gouvernement
Cette situation met en lumière les divisions internes au sein de la gauche. Si certains, comme le député LFI Hadrien Clouet, appellent à l’unité de la gauche pour contrer le gouvernement, d’autres, comme Olivier Faure au PS, insistent sur la nécessité de continuer à se battre contre l’extrême droite, tout en faisant des compromis avec le gouvernement. Ces divergences ont contribué à l’échec des motions de censure. Parallèlement, le Premier ministre a de nouveau engagé la responsabilité de son gouvernement après l’échec de la seconde motion de censure. En effet, il a déclenché une nouvelle fois l’article 49.3. Bayrou a garanti l’adoption du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, tout en soulignant la nécessité d’agir rapidement pour préserver la santé financière du pays. En définitive, bien que le budget 2025 ait été adopté, cette série de motions de censure révèle les tensions politiques croissantes, au sein même de la gauche, mais aussi vis-à-vis du gouvernement, déjà critiqué pour la dureté de ses choix économiques. Dans un climat d’incertitude et de fortes critiques, François Bayrou parvient, du moins pour l’instant, à éviter une crise budgétaire.