Jeudi 17 novembre, une seconde réunion de travail a eu lieu pour répartir les groupes d’études à l’Assemblée nationale. Le groupe présidentielle Renaissance souhaite échanger certains groupes d’études à l’Assemblée nationale. Il a obtenu ainsi «l’antisémitisme» pour laisser «la sécurité privé» au RN. La Nupes dénonce un marchandage entre la majorité et l’extrême-droite.
On se rappelle que la première réunion sur les groupes d’études mardi 15 avait tourné au drame! Le parti de Marine Le Pen avait réussi à s’emparer, de manière provisoire, du groupe antisémitisme et de celui consacré au sida. Cela avait provoqué un fort émoi de part et d’autre de l’hémicycle. Sandrine Rousseau, la plus extrêmiste de l’extrême-gauche n’hésitera pas à dire: «Un parti fondé par des SS et dont un des dirigeants historiques (Jean-Marie Le Pen, NDLR) parlait de mettre les «sidaïques dans des sanatoriums». C’est impossible ». Son collègue socialiste, Jérôme Guedj, avait instamment réclamé à «l’arc républicain de l’empêcher» oubliant au passage les déclarations antisémites récurrentes de Danièle Obono et bien d’autres côté LFI.
Des négociations dans le calme
Contrairement à ce qui était annoncé par la bien-pensance mélenchoniste, les discussions entre les différentes formations ont été apaisées. Sébastien Chenu s’est même félicité que la deuxième réunion se soit «divinement bien passée». Ce dernier est chargé de la répartition des 80 groupes d’études. Il ajoutera «Personne n’a eu envie de revivre les échanges tendus autour des groupes d’amitié. Il n’y a eu aucun échange déplaisant. Chacun y a trouvé son compte».
D’ailleurs, il n’y a pas eu de problème sur l’attribution des groupes d’études. Un député RN dira au Parisien que «le problème posé par une présidence RN du groupe antisémitisme a été évacué en quelques secondes». Sylvain Maillard aurait avancé l’argument de la continuité à la tête du groupe d’études qu’il présidait lui-même jusqu’en juin dernier. Sébastien Chenu indiquera que «chacun doit retrouver son terrain de jeu. Il n’y avait aucune raison de lui couper les ailes». En échange, les macronistes ont accepté de céder au RN le groupe sécurité privée. L’accord s’est joué en quelques secondes devant les parlementaires de la Nupes médusés.
Des négociations en amont pour éviter les débats stériles
Si la Nupes ne s’en remet pas, elle crie aux accords secrets entre Renaissance et le RN, c’est oublié un peu vite que, compte tenu de toutes affaires qui ont éclaté depuis l’été, elle n’est pas très bien placée pour demander quoi que ce soit. Un groupe sur les violences faites aux femmes? L’antisémitisme? La sécurité? La transparence de la vie politique? Etc. Une source proche de l’Élysée confirme bien qu’il y a eu des décisions en amont de la réunion. La majorité récupère les groupes antisémitisme et sida, le RN, ceux consacrés à la sécurité privée et au cancer. Les socialistes obtiennent la création d’un groupe d’études consacré aux ouïghours. Le parti de Le Pen récupère aussi celui de la prostitution qui était dans les mains de La France insoumise! La décision finale sera prise le 7 décembre à l’Assemblée.