Pourtant proche de nombreux élus et cadres du PS qui ont refusé cette alliance avec les mélenchonistes, l’ancien ministre de François Hollande, présent à ce meeting, préfère faire cavalier seul. Ici, il ne s’agit pas des sénatoriales de septembre ou des élections européennes de 2024, mais bien de viser les présidentielles de 2027.
Un départ en ordre dispersé
Si la grande majorité de la gauche anti-Nupes s’était réunie le week-end dernier à Montpellier, Cazeneuve n’avait pas fait le déplacement. Samedi 10 juin, l’ancien Premier ministre, de décembre 2016 à mai 2017, a dit vouloir renouer avec une «gauche sans décibel mais avec des solutions». L’ancien socialiste, il a quitté le parti après l’accord passé pour former la Nupes, a voulu ouvrir «un chemin d’espérance». Si devant la presse, il dément toute ambition présidentielle, son discours au palais des sports de Créteil avait tout de celui d’un candidat et non d’un président d’une énième formation de gauche. Les militants présents étaient ravis mais du côté des responsables politiques, on grince des dents.
En effet, le PS a déjà du mal à exister quand la gauche n’arrive plus vraiment à se définir. Il y a autant de personnalités que de mouvements. Déjà scindé en deux avec ceux qui suivent la ligne officielle incarnée par Olivier Faure à l’initiative de l’accord avec la Nupes, il va être difficile de créer un autre parti avec l’autre moitié qui n’arrive pas à s’entendre sur les premiers congrès destinés à sortir de l’ombre. De plus, Cazeneuve n’est pas la personne la plus charismatique pour incarner le nouveau PS, rôle qui reviendrait plus à Carole Delga, présidente de la région Occitanie.
Être anti-Nupes ne suffira pas à réunir autour d’un projet commun
C’est probablement le seul point commun qu’ils ont ensemble. Au-delà, les différences se font sentir très rapidement. Pour Cazeneuve, qui a réunit les éléphants du parti socialiste comme Cambadélis, Bartolone ou même Savary, chef de file de la gauche macroniste, le pari est réussi pour cette première réunion: 7000 adhérents, un palais des sports rempli, un discours construit autour du «sectarisme» reproché à La France insoumise qui a fait mouche. Reste à savoir s’il n’y aura qu’un seul représentant de ce mouvement ou si un projet commun va émerger avec des lignes aussi différentes que celles d’Anne Hidalgo ou de Carole Delga.