Présidentielle : 12 candidats officiels pour la future élection. Douze candidats seront sur la ligne de départ. Mais il ne restera que deux personnes après le premier tour de l’élection présidentielle de 2022, prévu le 10 avril. Le gagnant sera annoncé à la fin du deuxième tour le 24 avril.
La liste vient d’être annoncée officiellement. Le Conseil constitutionnel a annoncé lundi qu’il y aura 12 candidats à l’élection présidentielle de 2022. Ces prétendants à l’Élysée ont tous réuni le parrainage nécessaire de 500 élus pour briguer la magistrature suprême. De nombreux candidats ont déjà fait entendre leur voix dans le passé. Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, Philippe Poutou et Nathalie Arthaud sont candidats aux élections de 2012 et 2017.
D’autres, en revanche, sont des débutants. Valérie Pécresse, Eric Zemmour, Fabien Roussel et Yannick Jadot (qui a retiré sa candidature en 2017 au profit de Benoît Hamon) ont présenté pour la première fois leur candidature. Emmanuel Macron, qui tentera de décrocher un second mandat. L »Info au Quotidien vous permet de découvrir les prétendants à la présidence.
Nathalie Arthaud
« Je défendrai les intérêts des travailleurs et je condamnerai l’exploitation, les bas salaires et toutes ces organisations capitalistes« , annonçait Nathalie Arthaud au Point en avril dernier. Sans surprise, la candidate a été nommée par son Parti de la lutte des travailleurs comme sa troisième tentative d’aventure présidentielle. L’héritière d’Arlette Laguiller tentera de faire mieux que les 0,56% des suffrages qu’il avait obtenus en 2012 et 0,64% en 2017.
Un engagement jeune. Fille de mécanicien et petite-fille d’agriculteur, née à Perrins, Dron en 1970, s’est intéressée très tôt à la politique. « Quand j’avais 16 ans, en 1986, face à la famine éthiopienne, j’étais mobilisée et j’avais envie de faire quelque chose », raconte-t-elle à Mediapart. Elle a confié avoir été scolarisée dans un lycée de Lyon et avoir découvert « d’autres milieux« , « le monde du travail et de l’immigration« , puis le communisme, « entre deux parties de volley« . Elle rejoint donc de jeunes militants communistes à 18 ans avant d’aller chercher sa carte de visite à Lutte Ouvrière.
Le trotskysme comme norme. Lors de l’élection présidentielle de 2007, la porte-parole d’Arlette Laguiller, Nathalie Arthaud, dirige la campagne présidentielle depuis 2012. Entre 2008 et 2014, elle a également été échevine de la jeunesse de la métropole lyonnaise de Vaulx-en-Velin. Elle a été enseignante au lycée d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), poursuivant ses activités professionnelles pendant la campagne présidentielle. Ce complexe économique et administratif se réclamait également de l’idéologie trotskiste et voulait mettre en œuvre un plan d’expropriation de la bourgeoisie. Elle a expliqué à Mediapart : « Le communisme, c’est la réorganisation de la société en enlevant l’appropriation des moyens de production (usines, grandes chaînes de distribution, banques) dans une poignée de main privée« .
Un programme révolutionnaire. « Il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais de ‘bon président’ pour ceux qui sont exploités dans le cadre du capitalisme« , a déclaré Nathalie Arthaud. Dans cette campagne, les candidats LO ont proposé des augmentations générales des salaires, indemnités et retraites, notamment « une augmentation nette d’au moins 2.000 euros ». Elle souhaite également lier les revenus des employés aux augmentations de prix. Elle a également déclaré un « chômage zéro » grâce à une meilleure répartition des emplois entre tous sans baisse de salaire. En fin de compte, elle souhaite que les « travailleurs » contrôleraient les comptes de l’entreprise.
Nicolas Dupont-Aignan
Fin septembre 2021, sur TF1, Nicolas Dupont-Aignan dévoilait ses ambitions. Ainsi, le président Debout la France, 60 ans, présente pour la troisième fois sa candidature à l’élection présidentielle pour que « les Français aient le choix » car selon lui « 80% ne veulent pas de duel avec Macron – Le Pen « .
Son alliance avec Marine Le Pen. Le député de l’Essonne n’a recueilli que 1,79 % des suffrages en 2012, mais en 2017, avec un million de suffrages supplémentaires, ce dernier a atteint 4,70 %, soit un peu moins que les 5 qu’il lui aurait valu le remboursement des frais de campagne. Puis, Nicolas Dupont-Aignan a noué une alliance gouvernementale avec Marine Le Pen. La présidente du Front national, futur Rassemblement national, a promis de le nommer Premier ministre en cas de victoire. Cependant, l’élection d’Emmanuel Macron réduit leurs ambitions à néant et sonne le glas de leur alliance.
Parcours classique à droite. Nicolas Dupont-Aignan n’est pas d’extrême droite, mais de droite. Celui qui fut maire de Yerres en Essonne de 1995 à 2017 adhère au Rassemblement de la République (RPR) et devient en 1998 secrétaire de la fédération avec Philippe Séguin comme président. Un an plus tard, il quitte ses fonctions en s’opposant à la ratification du traité d’Amsterdam et à un rapprochement avec les souverainistes, dont Charles Pasqua. En février 1999, il fonde le groupe Debout la République au sein du RPR et quitte son parti quelques mois plus tard. Il rejoint ensuite le Rassemblement pour la France de Charles Pasqua qu’il quitte en 2000. Il rentre dans le giron de la majorité présidentielle en 2002 avec la réélection de Jacques Chirac et est élu dans la foulée député de l’Essonne. Il rejoint l’UMP et arrive en tête lors de la campagne du non-référendum européen de 2005. Il quitte l’UMP en 2007 et fonde un an plus tard le parti politique Debout la République, qui deviendra plus tard Debout la France.
100 mesures. Nicolas Dupont-Aignan annonce 100 mesures « en échange de la liberté française et de l’indépendance française« . Il a commencé par promettre de lever les urgences sanitaires et « les mesures de gratuité telles que les laissez-passer sanitaires ou de vaccination« . Le candidat s’est également engagé à organiser des référendums sur plusieurs sujets clés et à organiser un référendum sur l’Initiative populaire ou citoyenne (RIC) à partir de 500 000 signatures.
Fabien Roussel
Sa candidature met le PCF en plein écran. Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste, sera le porte-parole de l’ancien parti Georges Marchais à l’élection présidentielle. C’est la première fois depuis 2007. Lors des deux dernières élections, en 2012 et 2017, le Parti communiste français s’est rangé du côté de Jean-Luc Mélenchon. Cette fois, il n’est plus question de se cacher derrière un chef « insoumis ». Au lieu de cela, les communistes ont fait de leur mieux pour se différencier de leurs anciens camarades.
Un ancien journaliste. Aux commandes donc Fabien Roussel, partisan de longue date du candidat indépendant PCF à la présidentielle. L’ancien journaliste de 28 ans est entré en politique en 1997 en tant que consultant en communication auprès de Michelle Demessine, secrétaire d’État au tourisme. Il est élu, pour la première fois, en 2014, conseiller municipal à Saint-Amand-les-Eaux (Nord). Trois ans plus tard, il est élu à l’Assemblée nationale en tant que représentant du Nord. Fin 2018, il bat Pierre Laurent, qui était à la tête du PCF.
Allégations de faux emploi. Le candidat du Parti communiste s’est retrouvé dans le désarroi après avoir dévoilé fin février une enquête de Mediapart, qui affirmait n’avoir trouvé aucune trace de ses activités d’ancien collaborateur parlementaire de Jacques Candelier, ancien député de North Jean. Alors la question est : Fabien Roussel a-t-il payé son salaire pendant 5 ans avec les fonds de l’Assemblée nationale alors qu’il travaillait réellement pour le PCF ? Le candidat s’est défendu avec vigueur, assurant sa place « dans tous les discours, questions écrites et lois que Jean-Jacques Candelier a soulevés ».
Programme « Happy Days ». « Fabien Roussel, la France à l’heure de l’apéro« , annonçait le slogan officiel de sa campagne. Pour rendre la banane aux Français, le député a présenté un plan communiste résolu : retraite à 60 ans, travail de 32 heures par semaine, augmentation des retraites et du Smic à 1 500 euros nets. Le candidat a également promis, s’il est élu, un permis de conduire gratuit pour les moins de 25 ans.
Anne Hidalgo
Il n’y a pas de véritable bataille pour remporter l’investiture socialiste. Anne Hidalgo était la seule candidate forte, battant facilement l’ancien ministre Stephen LeFour. Pourtant, sa candidature, annoncée à Rouen le 12 septembre 2021, est loin d’être évidente. La maire de Paris n’a-t-elle pas dit dans une interview de juin 2020 à l’Express qu’elle « ne cherchait pas autre chose« , que Paris la rencontrait et qu’elle « ne serait pas candidate à la présidentielle » ? Poussée par ses proches, son entourage politique et ses partisans de la société civile, Anne Hidalgo a visiblement changé d’avis. L’ancienne inspectrice du travail, qui détient la double nationalité française et espagnole, a aujourd’hui 62 ans et arborera pour la première fois des connotations socialistes à l’élection présidentielle.
La première femme maire de Paris. En 1994, elle obtient sa carte PS et devient conseillère dans différents cabinets du gouvernement Jospin. Mais c’est à partir de 2001 qu’elle se fait connaître sous le nom de Bertrand Delanoë, premier adjoint à la mairie de Paris. Anne Hidalgo a également été élue conseillère régionale en 2004 sur la liste de Jean-Paul Huchon. Son lien étroit avec Bertrand Delanoë en a fait son successeur naturel. Elle a battu la candidate de droite Nathalie Kosciusko-Morizet en 2014 pour devenir la première femme maire de Paris.
Le bilan de la capitale a été critiqué. Sa gestion de la ville de Paris a fait l’objet de nombreuses polémiques, notamment en matière d’écologie. La piétonisation des cours d’eau riverains en est un exemple. On dit qu’Anne Hidalgo est sur la sellette, surtout en 2018, après une année terrible marquée par le départ de son premier adjoint Bruno Julliard. Néanmoins, les conseillers municipaux se sont opposés à la proposition de Rachida Dati en 2020. Elle voulait se consacrer à Paris, alors elle partit à la conquête de la France.
Focus sur l’écologie et la société. Ses 70 recommandations pour une « France unie » ont une vocation sociale et écologique. Le candidat socialiste veut relever le salaire minimum de 15% et limiter « les écarts salariaux indécents ». Comme Yannick Jadot, elle veut construire un ISF climat. Elle espère atteindre au plus vite « 100% d’énergies renouvelables« . Parmi ses autres propositions figurent la réduction du droit de vote à 16 personnes, la reconnaissance du vote blanc ou l’inversion du calendrier électoral, en commençant par les élections législatives et en terminant par les élections présidentielles.
Yannick Jadot
Il a remporté de justesse la primaire des écologistes. Yannick Jadot a battu Sandrine Rousseau d’une courte tête (51,03%) le 28 septembre, illustrant les possibles différences entre les partisans écologistes du gouvernement incarnés par les premiers et les partisans écologistes plus radicaux représentés par les seconds. Le militant écologiste de 54 ans mène sa deuxième candidature présidentielle depuis 1999. On pourrait presque écrire que pour la première fois depuis 2017, Yannick Jadot a abandonné le candidat socialiste Benoît Hamon deux mois avant le vote, et il obtiendra un peu plus de 6 % des suffrages.
Activistes du passé. Les quinquagénaires n’ont pas sombré tout de suite dans le bain politique. Il a commencé à travailler pour plusieurs ONG internationales avant d’être connu comme directeur de campagne de Greenpeace de 2002 à 2008. La déclaration du groupe écologiste a conduit à sa condamnation pour « violation des intérêts les plus élevés de la nation » en pénétrant dans une base de sous-marins nucléaires américains. Île Longue, dans le Finistère.
Un des fondateurs d’EELV. En 2007, il entre en politique alors qu’il est au Grenelle de l’environnement. Porte-parole de l’Alliance Planétaire, il est le responsable des négociations. Il y rencontre également Pascal Durand et Jean-Paul Bassette, avec qui il participe à la création d’European Ecology, une liste d’écologistes qui deviendra plus tard European Ecology – Les Verts. Leur astuce : 16,28 % des suffrages aux élections européennes de 2009. Ce score historique verra Yannick Jadot rejoindre le Parlement européen la même année. Député européen Depuis 12 ans, Yannick Jadot milite contre les projets de traités de libre-échange comme le Tafta ou le Ceta. Aujourd’hui, le défi qui l’attend est énorme : traduire les bons résultats d’EELV aux élections de mi-mandat en bons résultats à la présidentielle.
Pack éco. Quant au plan des 120 propositions, Yannick Jadot souhaitait sans surprise une « république écologique ». Cela passe notamment par la fermeture de 10 réacteurs nucléaires, l’installation de 6 000 nouvelles éoliennes d’ici 2035, la mise en place d’un ISF climat ou encore la conversion de l’agriculture au modèle paysan.
Jean Lassalle
« Ce pays a besoin d’être uni. On attire plus de mouches avec du miel qu’avec du vinaigre« , a annoncé Jean Lasalle, pour la campagne. Le député du Béarn a une seconde chance après avoir obtenu 1,21% des voix en 2017. Il voulait défendre la « France authentique » et la campagne. « Je veux unir le pays, lui donner un cadre institutionnel efficace, je veux reconstruire un pays parce que c’est un symbole« , a-t-il expliqué sur franceinfo.
Bergers de l’Assemblée nationale. Jean Lasalle a eu plusieurs vies avant d’entrer en politique. « J’étais berger à 22 ans, puis ingénieur-conseil, et j’avais 15 salariés« , a-t-il déclaré par le passé. Depuis 2002, il est élu tous les cinq ans député des Pyrénées-Atlantiques. Il a également été conseiller général du département des Pyrénées-Atlantiques et maire de la petite commune de Lourdios-Ichère pendant 30 ans jusqu’en 2017.
Un coup brillant récurrent. Le Béarnais a acquis une notoriété pour son interférence notable avec l’Assemblée nationale. En 2003, suite à l’intervention de Nicolas Sarkozy, il chante l’hymne national occitan, Se Canto, pour protester contre la fermeture de la gendarmerie de sa circonscription. Trois ans plus tard, il a entamé une grève de la faim de 39 jours pour sauver une entreprise de sa région. En 2013, il a parcouru plus de 5 000 kilomètres sur le Tour de France à la rencontre des Français. Ces derniers temps, il impressionne encore lors de congrès en portant un gilet jaune en soutien au mouvement de contestation.
Embauche de 100 000 infirmiers et aides-soignants. Jean LaSalle veut donner des ressources au secteur de la santé. Il a proposé d’embaucher 100 000 infirmières et aides-soignantes pendant son mandat. « Je pense qu’il faut commencer à construire des lits d’hôpitaux immédiatement« , a-t-il ajouté sur France 2. Il a proposé de réformer les institutions en instaurant un référendum sur les initiatives civiques, la reconnaissance du vote blanc et un référendum sur le retour. Il a également suggéré d’investir dans la recherche, notamment le développement des énergies renouvelables, de revaloriser le salaire minimum à 1 400 euros nets par mois, d’accorder des prêts garantis par l’État aux étudiants ou encore de recruter 6 000 gendarmes et policiers.
Marine Le Pen
Marine Le Pen, 53 ans, s’apprête à se présenter pour la troisième fois à l’élection présidentielle. La patronne du Rassemblement national a remis les clés du Parti à Jordan Bardella pendant la campagne, et elle peut se vanter de son expérience. En 2012, elle est arrivée troisième avec 17,9 % des voix, derrière Nicolas Sarkozy et François Hollande. Cinq ans plus tard, elle parvient à se hisser au second tour face à Emmanuel Macron, largement vainqueur.
Dispute avec Jean-Marie Le Pen. La contre-performance de Marine Le Pen au deuxième tour suite au débat de 2017 va la suivre longtemps. Et tire ses sarcasmes de son père qu’elle a repris en 2011. À la tête du Front national, elle fera un effort particulier pour « dé-diaboliser » le parti d’extrême droite jusqu’à ce qu’il change de nom. Le fondateur du Front national français, Jean-Marie Le Pen, président d’honneur de longue date, s’est brouillé en même temps avec sa fille, qui l’a licencié en 2015, notamment à cause de ses propos controversés sur la Seconde Guerre mondiale.
Tâches multiples. Cependant, la naissance de Marine Le Pen est survenue après Jean-Marie Le Pen. L’avocate de formation a rejoint le Front national dès sa majorité, et c’est sous ces couleurs qu’elle enchaînera les multiples missions. Siégeant au Parlement européen cette année-là de 2004 à 2017, les commissaires régionaux Nord-de-France siègent à Calais, mais échouent à constituer un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, Marine Le Pen rêve d’un match retour avec Emmanuel Macron.
Référendum sur l’immigration. Les projets de Marine Le Pen ont été revus et révisés en fonction de sa précédente candidature, notamment concernant l’Union Européenne ou l’euro, dont elle ne veut plus sortir – elle ne veut plus abandonner les projets de retour au franc. Mais les candidats au cœur des positions du programme RN sur l’immigration restent largement inchangés. Seule nouveauté : Un référendum sur l’immigration, qui conduirait à une réforme constitutionnelle.
Emmanuel Macron
« Je sollicite votre confiance pour un nouveau mandat« , a écrit Emmanuel Macron dans sa lettre aux Français envoyée aux médias locaux le 3 mars. Le président de la République a attendu la dernière minute pour officialiser formellement sa candidature à la réélection. L’annonce tardive – une date limite fixée au 4 mars – aurait dû intervenir plus tôt, mais la crise ukrainienne a contraint le président à modifier ses plans. S’il est réélu, ce serait la première fois qu’un président hors cohabitation remporte un second mandat. Mais rien n’était décidé et les promesses de campagne étaient courtes.
Le plus jeune président de l’histoire de la République française. Élu à seulement 39 ans en mai 2017, Emmanuel Macron s’est imposé comme le plus jeune président de l’histoire de la République française (avant lui, c’est Louis-Napoléon Bonaparte, élu en 1848 à 40 ans, qui détenait ce record précoce). En 2014, François Hollande, ancien inspecteur des finances et banquier connu du grand public, le nomme ministre de l’Économie. Il a été secrétaire adjoint du cabinet et n’avait jamais occupé de poste électif. Emmanuel Macron a fondé son propre mouvement, En marche !, en 2016, qui prône le dépassement des clivages entre gauche et droite. Il a ensuite démissionné du gouvernement Valls pour se présenter à la présidence.
Cinq ans de crise. En tant que dirigeant français, Emmanuel Macron a promis cinq ans de réformes, mais surtout, il fait face à cinq ans de crise. Fin 2018, il fait face à la première grande crise du mouvement des « gilets jaunes », qui paralysent le pays pendant des semaines et déclenchent des scènes de violence. Le projet de réforme des retraites a ensuite déclenché de vives protestations syndicales et des grèves des transports. A terme, elle ne se terminera jamais par une autre crise majeure du quinquennat : la crise sanitaire. En 2020, comme le reste du monde, la France a été frappée par l’épidémie de Covid-19 et a contraint Emmanuel Macron et son gouvernement à restreindre le pays. Pour soutenir l’économie, le président a inventé la politique du « quoi qu’il en coûte« . Au total, le montant cumulé des mesures de soutien visant à aider les entreprises s’élève à 240 milliards d’euros.
« Plus d’emplois, moins d’impôts. » Actuellement, seules les grandes lignes de son programme sont connues. Dans une lettre aux Français, le candidat à la présidentielle a d’abord fait allusion à une réforme des retraites suspendue. « Nous devrons travailler davantage et continuer à baisser les impôts sur le travail et la production« , a-t-il écrit. Emmanuel Macron, qui a promis une approche différente de la gouvernance pour le prochain quinquennat, veut aussi « prioriser les écoles et nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux payés« . Parmi ses futurs engagements, il a exprimé sa volonté de faire de la France « un grand pays écologique qui prendra les devants pour se sevrer du gaz, du pétrole et du charbon« . Enfin, le président sortant s’est également engagé à « investir pour permettre à chacun de vivre jusqu’à un âge avancé« , reconnaissant que la guerre en Ukraine aura des implications sur sa campagne explicite. A un mois du premier tour de scrutin, le candidat Macron devrait faire campagne principalement sur son bilan de président.
Jean-Luc Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ont au moins un point commun. Il est également candidat à la présidence pour la troisième fois. A 70 ans, le patron de La France insoumise a quitté prématurément la compétition, après avoir annoncé sa candidature à TF1 en novembre 2020. « Nous avons des moyens d’innover, de faire les choses différemment, d’abolir la monarchie présidentielle (…) Je suis un pôle de stabilité« , a-t-il déclaré.
Abonné à la 4e place. Jean-luc Mélenchon doit faire mieux que la quatrième à laquelle il semble s’abonner. En 2012, il est candidat du Front de gauche, une coalition réunissant le Parti de gauche qu’il a fondé et le Parti communiste français. Du coup, il est quatrième avec 11% des suffrages, derrière Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou. Cinq ans plus tard, encore une fois, mais cette fois avec un drapeau différent. Jean-Luc Mélenchon est en concurrence avec La France insoumise, le mouvement qu’il a fondé en 2016. Il a tout de même terminé quatrième derrière Emmanuel Macron, Marine Le Pen et François Fillon, mais avec un meilleur score de 19 %. « S’il y avait 600.000 voix, on passerait au second tour », a alors répété l’ancien candidat. Pourtant, à la suite de l’élection présidentielle, il a continué à gérer la création d’un bloc LFI à l’Assemblée nationale, dont il sera président en 2021, élu dans les Bouches-du-Rhône.
Un ex PS. Avant de se lancer en solo, Jean-Luc Mélenchon a été député PS de longue date de 1976 à 2008. Il a effectué plusieurs mandats sous l’étiquette PS avant d’être nommé ministre délégué à l’Enseignement professionnel du gouvernement Jospin. En 2008, il quitte le PS pour lancer son propre mouvement politique, promettant « une autre voix à gauche« . N’ayant pas réussi à gagner le banc du haut (pour l’instant), Jean-Luc Mélenchon peut au moins se vanter d’avoir su faire fructifier cette « autre voix ».
La VIe République est au cœur de son projet. Jean-Luc Mélenchon parie sur l’initiative Avenirs Partagés, qui met l’accent sur la justice sociale, fiscale et écologique. Comme d’autres à gauche, il a proposé d’augmenter le salaire minimum et de se retirer du nucléaire. Il souhaite également un plan d’investissement massif dans la transition écologique et une fiscalité plus lourde pour les plus aisés. En fin de compte, c’était une proposition de longue date, et il rêvait d’une sixième république.
Valérie Pécresse
« Aujourd’hui, pour la première fois dans l’histoire des partis politiques du général de Gaulle, Georges Pompidou, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, il y aura une candidate à l’élection présidentielle. » Valérie Pécresse au parti républicain, 4 décembre 2020. Elle a remporté la course contre Eric Ciotti avec 60% des voix. Elle devance également Xavier Bertrand, favori à l’époque dans cette course à l’investiture. Dès lors, le président de la région Ile-de-France est la candidate LR à cette élection présidentielle.
Elle gravit tous les échelons politiques. Valérie Pécresse, 54 ans, peut se vanter du beau CV que peut offrir la République. Énarque, entré au Conseil d’État avant d’être nommé conseiller technique à l’Élysée du président Jacques Chirac. Elle côtoie le suffrage universel en devenant députée des Yvelines en 2002, puis elle est élue conseillère régionale d’Ile-de-France sous la liste conduite par Jean-François Copé deux ans plus tard. En 2007, elle entre au gouvernement de François Fillon comme ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. En particulier, l’adoption de la loi sur l’autonomie des universités a provoqué un débat houleux dans les rues. Valérie Pécresse s’est aussi félicitée lors du débat LR d’avoir « tenu le coup » face aux manifestants. Elle a été nommée ministre du budget en 2011, puis porte-parole du gouvernement. En 2015, elle bat le successeur de Jean-Paul Hamon, Claude Bartolone, pour s’emparer de la région Ile-de-France par la gauche. Elle a été réélue aux élections régionales de juin 2021, parfaite rampe de lancement pour sa candidate à la présidentielle.
La sécurité et le pouvoir d’achat dans son programme. Lors de la première élection, la « dame de faire » autoproclamée se veut être un « choc du pouvoir d’achat » et une candidate pour la sécurité. Elle promet notamment de relever les salaires de 10 % à 2,2 % du Smic net et veut permettre aux Français de convertir leur RTT en salaire sans charges patronales. Afin de « rétablir l’ordre« , Valérie Pécresse propose des brigades « coup de poing » dans les quartiers sensibles, et a proposé un « plan de sauvetage de la justice » ou « l’interdiction aux clandestins de restituer les visas » sur les questions d’immigration.
Sécurité et pouvoir d’achat pour son programme. Pour cette première élection, celle qui se présente comme « la dame de faire » veut être candidate du « choc du pouvoir d’achat » et de la sécurité. Elle promet notamment une hausse des salaires de 10% jusqu’à 2,2 smic net et veut permettre aux Français de convertir leurs RTT en salaire, sans charges patronales. Pour « ramener l’ordre », Valérie Pécresse propose des brigades « coup de poing » dans les quartiers sensibles, un « plan de sauvetage pour la justice » ou une politique de « l’interdiction aux clandestins de restituer les visas » sur l’immigration.
Philippe Poutou
Il sera candidat à la présidence pour la troisième fois. Philippe Poutou, 54 ans, fils de facteur et ouvrier de l’automobile, est le porte-parole du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste). Jean-Luc Mélenchon discute depuis des mois d’un possible rassemblement avec La France insoumise sans succès. Philippe Poutou a officialisé sa candidature fin août lors de l’université d’été NPA de l’Aude.
Des petits scores en 2012 et 2017. Philippe Poutou a obtenu 1,15 % des voix en 2012 et 1,09 % en 2017. A l’époque, il s’opposait au système capitaliste avec le slogan « Nos vies, pas leurs profits« . Il s’est aussi fait remarquer dans les débats télévisés, et il n’a pas hésité à égratigner d’autres prétendants à l’Élysée, notamment François Fillon et Marine Le Pen. Trois ans plus tard, lors des élections municipales dans la capitale girondine, il devient tête de liste « Bordeaux en luttes », qui réunit le NPA, La France insoumise et les « gilets jaunes ». Il est élu conseiller municipal au second tour.
Une carrière de syndicaliste et de travailleur. Il a commencé comme militant au lycée pour Lutte ouvrière avant de rejoindre la Ligue des communistes révolutionnaires (LCR), devenue plus tard le NPA, en 2000. Ouvrier de l’usine Ford de Blanquefort (Gironde), qui est également syndicaliste CGT, Philippe Poutou s’est opposé à la fermeture de son usine mais a été licencié en 2019. Il a organisé les élections législatives de 2007 en Gironde sans élections et a mené la liste du NPA pour les élections régionales de 2010 en Aquitaine.
Un programme ancré à l’extrême gauche. Sans surprise, son programme bouge peu par rapport à ses précédentes candidatures. Interdire les licenciements, réduire le temps de travail à 32 heures sur quatre jours, ramener l’âge légal de la retraite à 60 ans, introduire une sixième semaine de congés payés… Les candidats veulent aussi légaliser l’immigration sans papiers, établir des années de travail indépendantes ou créer 1 million d’emplois dans le secteur de la fonction publique.
Eric Zemmour
« J’ai décidé de prendre notre destin en main. » Le 30 novembre, Eric Zemmour a mis fin à des mois de (faux) suspense. L’ancien journaliste et débatteur de 63 ans a annoncé dans une vidéo sur les réseaux sociaux qu’il se présenterait à la présidentielle. Imitant l’appel du général de Gaulle du 18 juin 1940, Eric Zemour estime : « Il n’est pas temps de réformer la France, mais de la sauver ! » Partisan de l’union des droites, il rêve de relancer le RPR. Le candidat d’extrême droite crée son propre parti Reconquête en décembre 2021 ! , le parti a surtout attiré des républicains déçus ou du Rassemblement national.
De la presse écrite à la télévision. Auteur à succès de plusieurs articles controversés, il a également lancé sa campagne de promotion de son dernier livre, La France n’a pas dit son dernier mot. En se mêlant de politique, Eric Zemour est passé de l’autre côté du miroir. Avant qu’il ne se fasse remarquer à la télé, ce sont les médias écrits qui lui ont valu le poste – Le Parisien, Express, Le Figaro. Il est bien connu pour son émission « On n’est pas couche » où il a joué avec Eric Naulleau de 2006 à 2011. De 2019 à 2021, il a exagéré l’audience de CNews en prenant la parole dans l’émission « Face à l’info » de Christine Kelly.
Condamnée par la justice. C’est lors de ses nombreuses apparitions télévisées que le débatteur est devenu controversé et a vu ses propos contestés devant les tribunaux. En conséquence, il a été condamné une troisième fois le 17 janvier pour « provocation à la haine et à la violence » et « injures publiques envers un groupe de personnes en raison de leur origine« , après sa déclaration finale sur les mineurs isolés, il est qualifié sur CNews, novembre 2020, de « voleurs« , de « violeurs » et de « meurtriers ». Eric Zemmour a fait appel, dénonçant « une condamnation idéologique et stupide« .
Un programme axé sur l’immigration. Sans surprise, Eric Zemmour défend un programme centré sur les questions de souveraineté et de sécurité. Il veut « l’immigration zéro », suggérant que les détenus étrangers soient expulsés pour qu’ils purgent leur peine dans leur pays d’origine, ou que la citoyenneté des délinquants à double nationalité soit confisquée. Le candidat parie aussi sur ses propositions pédagogiques, comme la reprise des apprentissages dès la sixième, la suspension des allocations familiales pour les parents d’élèves violents ou absents ou encore l’interdiction de la « propagande idéologique« .