Présidentielle : Une longue critique d’Emmanuel Macron par Jean Luc Mélenchon. Dans son allocution de près d’une heure, le candidat Insoumis a tenté de donner une nouvelle dimension à sa campagne, en l’ancrant au second tour. Il n’y a qu’un seul adversaire désigné : le président sortant.
Jean-Luc Mélenchon a sans doute confirmé de longue date la date du 20 mars. En 2017, sa marche de la VIe République avait clairement lancé sa campagne. C’est elle qui a déclenché des semaines de sondages irrésistibles, qui sont passés de 12 % à un peu plus de 19 % le soir du premier tour.
Une riche critique de la société selon Macron
Le candidat de l’Union populaire signerait les yeux fermés pour recréer ce scénario. Il indique également le même seuil d’environ 12% d’intention de vote. Alors qu’il ne restait que trois semaines au premier tour, Jean-Luc Mélenchon savait qu’il n’aurait peut-être pas besoin de terminer 19 % pour se qualifier. Son seul but désormais.
Des dizaines de milliers de personnes ont répondu à l’appel du candidat Insoumis. « Je dédie ce rassemblement de masse à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe, et aux braves Russes qui ont combattu la guerre et la dictature dans leur pays« , a immédiatement lancé le député des Bouches-du- Rhône. Place de la République, Mélenchon n’a connu qu’un seul adversaire ce dimanche : Emmanuel Macron. « Ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus !« , a-t-il attaqué en costume trois pièces, la voix ferme et déterminée. « Retraite à 65 ans ! Retraite à 65 ans ! Retraite à 65 ans ! » : Jean-Luc Mélenchon a hué le projet du chef de l’État, puis a promis de signer un décret pour porter le salaire minimum dès son premier jour de présidence à 1.400 euros et geler les prix. La foule rassemblée autour de la statue de la République s’est réjouit.
La revue de deux mondes
Dans son allocution, Jean-Luc Mélenchon s’est attaché à arranger le match, l’opposant à Emmanuel Macron. Certes, les sondages le placent provisoirement derrière Marine Le Pen, mais au coude à coude avec Eric Zemmour et Valérie Pécresse. Il compte sur cette dynamique.
Alors le candidat revient sur ces deux mondes, ces deux visions sociales, et c’est désormais aux Français qu’il revient de trancher entre les deux. Il y a une majorité sortante. Donc, selon lui, c’est de la casse sociale. Mais aussi la destruction de l’école. Il dénonce le « marché du savoir » qui marquera la fin des républicains, et la fin du seul peuple français indivisible. Lui supprimerait Parcoursup, mais aussi tous les diplômes qui n’ont pas de valeur nationale.
Selon Jean-luc Mélenchon, le monde d’Emmanuel Macron serait aussi autoritaire. Mélenchon est étouffé par les 44 mois qu’il a passés sous état d’urgence depuis 2015 et toutes les lois adoptées ces dernières années sur la sécurité et le maintien de l’ordre. Et contre les « violences policières » commises lors du mouvement des Gilets jaunes. En réponse, il propose l’amnistie des gilets jaunes condamnés, le reclassement et l’indemnisation des victimes d’amputations et de cécité. Sans oublier la « réinsertion des ambulanciers expulsés de l’hôpital. »
Il poursuit en analysant le monde « écologique » d’Emmanuel Macron. Avec la même ironie de Mélenchon. Il moque les députés du gouvernement qui parlaient de planification écologique. » Qu’ils commencent par planifier leurs sorties. Qu’ils parlent avec nos mots. Ils les répandent! Ils les sèment ! » L’urgence d’agir face à un danger imminent, estime-t-il, est absolue. « L’ordre du monde va changer. Beaucoup. Dans dix ans, ce que vous voyez sera profondément remodelé. Le changement climatique va frapper« , a-t-il déclaré, faisant référence à des « millions« , voire des « milliards« , de personnes déplacées venant dans le monde.
Le projet de Mélenchon serait lumineux. Emmanuel Macron est beaucoup plus sombre. « Pendant que je parlais, il y a eu un événement planétaire« , a-t-il conclu. A 16h33, c’est l’équinoxe de printemps. A partir de ce moment, le jour vaut mieux que la nuit ! Le soleil a vaincu ! Attention, toutefois, notez que les prédictions politiques peuvent ne pas être aussi précises que les trajectoires astronomiques.