La première mouture qui permettait les régularisations automatiques des travailleurs sans-papiers exerçant dans les métiers dits «en tension» a été supprimée. Le ministre de l’Intérieur, ainsi qu’une partie de la majorité, n’ont pas voulu de l’article en l’état. C’est clairement un signe fort envoyé aux Républicains quitte à créer de nouvelles tensions avec la gauche de la macronie et le Modem.
Ce n’est pas non plus la version des sénateurs qui a été adoptée
En effet, le texte voté par les députés est un compromis entre la version initiale du gouvernement et les amendements apportés par la Chambre haute. Le texte voté ici précise que «le ressortissant en situation irrégulière pourra cette fois faire sa demande de régularisation sans l’autorisation de son employeur». Le préfet pourra interrompre la procédure de régularisation sur des critères précis fixés par la loi, si le demandeur présente des «menaces à l’ordre public» ou a eu des «agissements contraires aux valeurs de la République».
Le président de la commission des lois, Sacha Houlié, député Renaissance appartenant à l’aile gauche de la macronie, expliquera que «Ce n’est pas ma version idéale mais une version de compromis : cela montre la volonté de faire aboutir le texte pas pour nous mais pour les bénéficiaires».
Les LR ne voient pas en quoi il s’agit d’un compromis
La députée LR Annie Genevard ne cache pas son agacement. Elle assénera que «vous avez supprimé les quotas, vous avez rétabli l’AME (Aide Médicale d’État), vous avez supprimé le délit séjour irrégulier, et maintenant vous créez un droit opposable aux régularisations des sans papiers. Nous sommes frontalement opposés à cette disposition». Autre sujet de confrontation avec la majorité présidentielle, les députés macronistes ont rétabli l’article 4 qui donne un accès immédiat au marché du travail pour les demandeurs d’asile.
Lâchez nous la G….. avec votre loi immigration. Elle n’a d’ores et déjà plus aucun sens. Qui plus est, elle est noyée au milieu des derniers évènements qui se sont déroulés.