Quand ce qu’il reste du Parti socialiste arrive encore à se déchirer

Il ne mâche pas ses mots! Pour lui, la gauche est «sous la domination de Jean-Luc Mélenchon et la direction du PS s’est laissée “toutouiser”». Si on ne mise pas grand-chose sur la Nupes, que restera-t-il des socialistes s’ils entrent dans une guerre fratricide?

Le Parti socialiste peut-il renaître?

Certes, il n’est pas officiellement mort mais il n’en reste plus grand-chose. Toutefois, certains restent ancrés dans l’idée que la gauche, ce n’est pas Mélenchon et qu’il y a encore une différence à faire entre gauche et extrême-gauche. Différence que l’alliance au sein de la Nupes a rendu plus que floue. Dans le Journal du Dimanche du 4 septembre, Cazeneuve a publié un manifeste où il écrit qu’une «autre gauche est possible, qui rompe avec l’outrance et le sectarisme». Il faut noter le petit tour de force qu’il a réussi en faisant signer son document par 400 personnalités dont le maire du Mans Stéphane Le Foll, l’ex-Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis ou Hélène Geoffroy. A contrario, on notera l’absence de Carole Delga, présidente de la région Occitanie et très populaire.

C’est donc une opposition frontale à Olivier Faure, désormais député Nupes, qui s’est jetée dans les bras des mélenchonistes sans hésiter un instant. Cazeneuve, qui a quitté le PS justement après l’accord avec la Nupes, estime dans ce manifeste que «ni la majorité relative anémiée (des macronistes), ni les oppositions majoritairement animées par la radicalité ne semblent pouvoir répondre aux attentes de nos compatriotes ». Il ajoute: «On aurait tort de se satisfaire des postures grandiloquentes de l’insoumission, en acceptant le mariage de l’inconséquence et de la violence, dans un nihilisme où la colère empêcherait l’avènement de l’espérance.»

La soumission totale des élus PS au sein de la Nupes

Cazeneuve appelle à la refondation du Parti socialiste et «donc à la constitution d’une dynamique collective». Il insistera en écrivant qu’il «nous revient donc à nous, républicains de gauche et d’où que nous venions, de nous organiser pour rassembler nos forces (…) afin de redonner aux Français l’espérance à laquelle ils ont droit». Dans son interview donnée au Journal du Dimanche, il va jusqu’à dire que «si ce que nous croyons juste recueille un intérêt, un mouvement se créera, et nous en ferons une force utile pour rassembler le plus largement possible tous ceux qui se désespèrent du rétrécissement de la gauche à ses franges les plus sectaires, désormais symbolisées par la grande Internationale de la lutte contre le barbecue». Il est certain que l’intervention de Sandrine Rousseau sur le barbecue va laisser des traces pendant longtemps!

Si de nombreuses figures du PS ont signé le manifeste, il n’en est pas de même pour Anne Hidalgo. Pourtant, elle n’avait pas soutenu l’accord Nupes en raison de ses profondes divergences avec LFI, elle a estimé que «le PS ne sera plus ce qu’il était, ne sera pas comme avant, mais il y a toujours un avenir et une histoire », lors d’un discours à l’université de rentrée de la fédération socialiste de Paris. «Cette voix-là ne doit pas se cacher », a-t-elle affirmé, expliquant n’avoir « jamais eu le socialisme honteux ». « Moi, la gauche, je l’ai apprise au berceau, dans ce quelle apporte quand elle transforme, pas simplement quand elle est dans l’incantation», a-t-elle ajouté. Ou bien, elle ne veut pas froisser les grands alliés de LFI, à savoir les Verts, très présents au Conseil de Paris où elle est en grande difficulté car contestée de toutes parts.