Selon lui, alors que des négociations sont menées avec la droite, cette hypothèse est déjà sur la table de l’exécutif. On est donc en droit de se demander s’il a conscience qu’il a entériné la crise démocratique que nous vivons par ses propos en expliquant que les textes fondamentaux seraient votés selon la volonté du gouvernement et non plus selon celle des parlementaires?
N’ont-ils rien appris de la crise sur la réforme des retraites?
Mardi 25 avril, sur le plateau de Cnews, le ministre du Travail a estimé qu’il «faudra tout faire pour éviter» d’adopter la future loi sur l’immigration par un nouveau 49.3, tout en estimant que cela restait une «hypothèse». Une idée qui peut sembler très osée après des mois de discussions sur la réforme des retraites et les conséquences de l’utilisation onze fois du 49.3. C’est pourtant bien, encore une fois, parce qu’il s’agit d’un projet voulu par Macron que c’est une possibilité. D’ailleurs, c’est probablement plus que ça si un ministre évoque déjà le sujet avant le commencement des débats à l’Assemblée.
Dans les colonnes du Parisien, lundi dernier, le chef de l’État avait dit vouloir une grande loi sur l’immigration. Alors que le projet présenté jusqu’à présent semble accouché d’une souris, il sait que pour avoir les voix de droite, il faudra le durcir mais cela signifierait perdre la gauche. Mais, avant tout, la gauche de sa propre majorité qui constitue l’essentiel de ses troupes. Voulant joué les équilibristes, il a annoncé souhaiter «un seul texte» à la fois «efficace et juste», pour «durcir nos règles» afin «que ceux qui n’ont pas de raison d’être ici» puissent être plus rapidement «raccompagnés chez eux» tout en améliorant l’intégration.
Le recours au 49.3? «Ça fait partie évidemment des hypothèses»
Le ministre du Travail a, de nouveau, lancé un appel pour la construction d’une majorité qui manque tant à Macron. Il expliquera: «Mais à chaque fois que nous pouvons construire une majorité, nous le faisons». Toutefois, le président de la République a déjà écarté l’idée de ne pas utiliser le 49.3: «Ce n’est pas le président qui décide seul de l’utilisation de l’article 49.3, c’est le ou la Première ministre qui le propose. Soit parce qu’ils pensent que leur majorité ne les suivra pas — c’est ce qui s’est passé quand j’étais ministre, en raison des frondeurs (sous Hollande). Soit pour éviter que le débat ne se prolonge face à l’obstruction parlementaire». Tout est dit.