La Première ministre en difficulté doit obtenir des résultats
En effet, ceux-ci sont attendus par le président de la République d’ici les «cent jours» annoncés dans son discours qui avait suivi la promulgation de la loi sur la réforme des retraites. Il fera donc son premier bilan le 14 juillet. La cheffe du gouvernement se sait en sursis et ne peut pas vraiment compter sur ses ministres, enchaînant les déconvenues volontaires ou non. C’est ainsi qu’en premier lieu, Borne souhaite reprendre la main sur le dialogue avec les partenaires sociaux. Deux réunions ont ainsi été programmées: l’une le mardi 16 mai, l’autre le mercredi 17. Les cinq principaux syndicats seront présents: CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et la FTC.
Élisabeth Borne sait aussi qu’elle est devant une intersyndicale qui n’est pas là pour négocier mais pour taper du poing sur la table. Les onze utilisations du 49.3 vont laisser des traces encore longtemps. Matignon n’a pas la main sur la méthode ni sur le fond des débats. Il s’agit de tourner la page des retraites le plus vite possible. Toutefois, les centrales ne l’entendent pas de cette oreille. Alors que Borne avait annoncé son intention d’«engager le dialogue social pour préparer un nouveau pacte de la vie au travail», la réponse de Laurent Berger a été sèche. Il dira: «tout va coûter plus cher» et d’ajouter «si c’est juste pour nous inviter et nous dire ce que vous allez faire, ce n’est pas la peine».
Des sujets brûlants qui doivent être évoqués
Comme certains responsables syndicaux en font le constat, on ne peut pas tout réduire à la réforme des retraites. Pour Cyril Chabanier, le président de la CFTC, «on ne peut pas ne pas parler de l’inflation, du pouvoir d’achat». D’autant que les syndicats sont clairement «en position de force grâce au mouvement social». François Hommeril, patron de la CFE-CGC expliquera d’ailleurs que «si le gouvernement veut parler avec nous, il doit nous lâcher des choses». Pour lui, «c’est le moment d’imposer nos desiderata».