Rejet du projet de loi immigration: le gouvernement décide de convoquer une «commission mixte paritaire» le plus rapidement possible

Celle-ci sera composée de 7 sénateurs et 7 députés. Nécessairement, elle fera la part belle à la droite. Le gouvernement sait qu’il va devoir revenir au texte voté au Sénat s’il veut avoir une chance de faire voter son projet de loi à l’Assemblée. Toutefois, il devra convaincre son propre camp, majoritairement de gauche, de voter le prochain texte. En ligne de mire, Borne sait que les discussions vont lourdement portées sur la régularisation des travailleurs sans-papiers et le maintien de l’AME dans son état actuel.

Tout faire pour plaire aux Républicains et au Rassemblement national

Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a déclaré que cette CMP devra se réunir à huis clos pour tenter de s’accorder sur une mouture du texte s’inscrivant «dans une démarche pour débattre et chercher un compromis entre la majorité et les oppositions». Il a aussi affirmé de nouveau qu’«on cherche ce compromis parce qu’on considère que le texte est important». Le président de la République a insisté sur le fait que l’exécutif refuse de renoncer à son texte et continuera de défendre «l’équilibre» du projet de loi. Pourtant, il sait que pour obtenir ce vote, il faudra un texte capable d’être voté par la droite et non par la gauche.

Élisabeth Borne n’a pas donné de date quant à la création de la CMP

C’était un projet phare du gouvernement et il devait marquer la mandature de Gérald Darmanin. Ce dernier ne s’attendait pas à un tel revers. Au point où il a présenté sa démission le soir même du vote. La CMP sera composée de trois députés Renaissance et un MoDem pour le camp présidentiel, un Rassemblement national, un député LFI et un LR. Côté Sénat, il y aura trois titulaires LR et un sénateur de l’Union centriste ainsi qu’un macroniste et deux sénateurs socialistes. Éric Ciotti, président du parti LR, a, de son côté, promis que ses parlementaires «défendront tout le texte du Sénat, rien que le texte du Sénat». Mais aucune date n’a pu être fixée pour l’instant. Selon Darmanin, le prochain vote aurait lieu «d’ici la fin de l’année».