La réforme des retraites est dans toutes les têtes
L’Élysée et Matignon ont probablement cru que tout était acquis et qu’une fois le 49.3 passé, les représentants syndicaux, comme les Français dans leur grande majorité, passeraient à autre chose. Le discours du président de la République, mercredi 22 au JT de 13h, parlant du travail démocratique du parlement et, hier, la publication de son interview dans le magazine pour enfants Pif le chien, propriété du Parti communiste, n’a pas arrangé les choses. C’est donc dans un contexte tendu que cette rencontre aura lieu car Élisabeth Borne a bien fait savoir qu’elle ne souhaitait pas parler des retraites.
Si la date de la rencontre entre l’intersyndicale et Matignon reste à confirmer, Laurent Berger est certain d’une chose: «J’en parlerai. Et si on me dit : « Vous ne pouvez pas en parler », on partira. On va parler des 64 ans, on va parler de ce qui se passe aujourd’hui dans le pays». Il ajoutera qu’«il y a toujours une profonde contestation, un profond rejet, un ressentiment qui monte et une colère qui monte. C’est de ça qu’il faut qu’on parle. De quoi d’autre voulez-vous parler?».
Il souhaite que d’autres sujets soient abordés
Tout en restant dans le cadre de la retraite, Berger voudrait discuter de l’usure au travail. «Ça fait partie de la réforme des retraites, ça devrait même être dedans», insiste-t-il. Le patron de la CFDT évoque aussi les fins de carrière ainsi que de l’emploi des seniors. Pour lui, «il faut laisser une chance au compromis social, alors que le compromis politique a échoué. C’est un conflit sur le travail. Pour beaucoup de gens, partir à la retraite est une forme de libération, parce que leurs conditions de travail sont trop pénibles. On règle le problème des retraites et ensuite, on discutera du reste» conclura-t-il. Borne qui, entre-temps, est revenue sur sa position initiale, a fait savoir que les syndicats «pourront aborder l’ensemble des sujets qu’ils souhaitent».